Revoir le train sillonner les plaines du Sersou et rallier Tiaret depuis Relizane au bout de seulement 45 minutes, à raison d'une vitesse de 160 km/heure, ce sera chose faite d'ici la fin des travaux devant permettre la pose de nouvelles lignes ferroviaires. L'axe Relizane-Tiaret-Tissemsilt, long de 180 km, et plus tard celui Tiaret-Saïda devraient ainsi constituer pour la société nationale du transport ferroviaire l'une des nombreuses variantes retenues au titre de la stratégie globale de développement de ce segment d'activité. C'est devenu, comme ce fut souligné dans un des nombreux rapports du CNES, « un truisme que d'affirmer que les transports constituent le reflet du degré de développement d'un pays et un puissant vecteur de croissance économique ». C'est à ce titre que M. Tighiouart, chef de département infrastructure à la SNTF, et M. BAHI, représentant du groupement d'étude Autrichien Overmaier en charge du dossier, bien qu'ayant mal expliqué le projet mardi dernier devant un panel local constitué de responsables dont le wali et son exécutif, n'en avaient pas moins situé les perspectives à l'aune de programmes de soutien à la croissance et celui plus consistant lié au développement des Hauts Plateaux. Désenclavement de la région Tiaret, explique-t-on, de par sa position géostratégique à l'échelle régionale, devrait constituer un point focal dans toute l'option retenue au titre de la rocade des Hauts Plateaux. Les deux cadres de la SNTF, qui soutenaient avoir pris en compte, pour l'inscription du projet dans une perspective de son insertion au SNAT, assurer le désenclavement et permettre l'accomplissement de navettes rapides entre les villes précitées, avaient aussi péché dans le cadre de l'élaboration des plans par « ce désintérêt manifeste à solliciter les responsables locaux dont les directions et institutions concernées ». Cela a valu des réserves mais aussi des inquiétudes des autorités locales. Inquiétudes liées à la « non prise en charge de l'extension du tissu urbain et des grands projets structurants définis d'ailleurs dans le nouveau PDAU ainsi révisé ». Le souci du premier responsable de l'exécutif, en l'absence du nouveau tracé, n'a pas suscité l'approbation. Sur la nouvelle voie Relizane-Tiaret-Tissemsilt, ainsi projetée, les villes devraient être contournées. Cinq nouvelles gares sont prévues principalement à Zemmora, à Mendès, à Rahouia, à Mechraa-Sfa et enfin à Tiaret. De Tiaret vers Tissemsilt, il y a, dit-on, nécessité de desservir les localités de Aïn Bouchekif et de Mahdia. Celles existantes devraient être versées au titre du patrimoine historique et culturel de l'entreprise, donc préservées après réhabilitation. Pour la prise en charge des décisions idoines, l'on doit dès lors, comme le suggéraient les experts, « ne plus attendre que le processus d'accroissement de la consommation d'énergie, des accidents de la route, de la pollution et des nuisances environnementales atteigne un seuil critique de non-retour pour tenter de démêler l'écheveau », ni procéder par « le recours hâtif à des mesures frappées du sceau de la précipitation et qui n'auraient pas reçu, de ce fait, la maturation nécessaire. » Si l'on croit les responsables concernés, il y aura trois tunnels dont deux à zemmora et un autre à Mendès ainsi qu'un viaduc ferroviaire. L'ouverture des plis, prévue pour le 24 février prochain, risque d'être prolongée car « les plans parcellaires de communes intéressées n'ont pas encore été remis », encore que l'approche en matière d'étude avait péché, comme a tenu à le souligné le wali, par « une mégalomanie qui avait beaucoup fâché. » La rencontre, la première du genre pour expliquer le projet, a été tout de même instructive car Tiaret, concernée par la réalisation d'une raffinerie, d'un port sec, d'un marché de gros, d'un pôle universitaire, d'une gare routière intermodale, en plus de l'existence de silos et de l'Aéroport, ne pouvait se permettre, en optimisant le tracé, le luxe de rater l'opportunité d'un tel investissement. Il s'agit en fait d'un tracé aux caractéristiques géométriques devant éviter la ville qui connaît un boom en matière d'urbanisme. Le schéma global tant pour l'axe Relizane-Tiaret-Tissemsilt que pour celui futur de Msila-Aïn Ouessara-Tiaret-Saida, devrait inclure toutes ces zones d'activités, pour permettre aux usagers de bien bénéficier de ce type de transport.