Le mouvement de protestation des syndicalistes de la Protection civile, qui a dicté la tenue, le 30 janvier dernier, d'un sit-in devant la centrale syndicale, trouve son prolongement aujourd'hui à Béjaïa où se retrouvera, ce matin, une partie des protestataires dans une réunion qui n'écarte aucunement un retour à des actions de rue. Béjaïa. De notre bureau Loin d'un mouvement de grève, faut-il le préciser, puisque la loi en vigueur l'interdit pour ce corps paramilitaire dont les actions de protestation sont jusque-là menées par les seuls effectifs au repos. Les protestataires reviennent à la charge, encouragés par la non tenue, comme convenu lors du sit-in d'Alger, d'une réunion du bureau exécutif du Syndicat national des agents de la Protection civile (SNAPC) qui devait aboutir à une réunion du conseil national et « pourquoi pas à une conférence nationale ». Tout l'enjeu est dans la représentativité du syndicat dans la commission d'élaboration du projet de statut particulier de l'agent de la Protection civile où siègent deux membres au nom du SNAPC et « sur la seule proposition du secrétaire général », M. Seloum, que l'on accuse de s'inscrire « en faux contre le conseil et le bureau nationaux », lesquels organes que l'on dit justement n'avoir « jamais fonctionné ». « Nous n'acceptons pas que l'avenir de 26 000 agents soit engagé par une seule personne », conteste Ali Redjradj, secrétaire national chargé des conflits sociaux au cours d'une conférence de presse hier précédant la rencontre des responsables d'au moins six coordinations syndicales de wilaya (Batna, Constantine, Oum El Bouaghi…) et du secrétaire national chargé de l'administration et des finances, Saleh Tamrabet, qui juge la désignation des deux représentants du syndicat dans la commission suscitée « sans aucun critère ». « Les pompiers protestataires semblent ainsi déterminés à ne pas laisser s'éteindre la flamme de la protestation tant que leur revendication de la convocation d'une réunion du bureau national du SNAPC, sous l'égide de son instance suprême, qu'est la fédération nationale, ne trouve pas écho. Sinon, on risque d'aller vers une protestation de l'ensemble des agents de la Protection civile », prévient Ali Redjradj, qui assure qu'outre les douze wilayas représentées lors du sit-in du 30 janvier dernier, la majorité du reste des bureaux de coordination ont formulé leur soutien. Elaboré en 1991 puis modifié six ans plus tard, le statut de l'agent de la Protection civile est appelé à une révision derrière laquelle des syndicalistes soupçonnent des velléités de remise en cause de certains acquis comme, carrément, « le droit de création d'un syndicat des pompiers ».