La maîtrise d'ouvrages et le suivi des chantiers ont fait objet d'une journée d'études organisée lundi dernier par la DLEP (direction du logement et de l'équipement public) au siège de la wilaya. Lors de cette rencontre, qui a eu pour thème, « la conduite des opérations et le suivi des chantiers », le premier responsable de la direction de wilaya a présenté aux membres des bureaux d'études présents, les nouveaux critères devant être pris en considération lors de l'accompagnement des chantiers et qui sont contenus dans le document unique de suivi. Le document en question, où sont regroupés tous les renseignements concernant le projet, de sa conception jusqu'à sa réception ainsi que l'état d'avancement périodique des travaux, vise à responsabiliser davantage les bureaux d'études dans leur tâche de maître d'œuvre. Evoquant la situation qui prévaut actuellement sur les chantiers, le directeur de wilaya a reconnu que, souvent, les règles ne sont pas respectées quant à la gestion des chantiers, notamment en ce qui concerne la sécurisation des sites, le nettoyage et la viabilisation. En conséquence, le document unique de suivi est censé contribuer à mettre fin à l'anarchie qui règne dans les chantiers. De leur côté, les représentants des bureaux d'études et les ingénieurs sont loin d'être convaincus par ce nouveau document unique de suivi qui, à leurs yeux, n'est qu'un leurre devant les vrais problèmes qui rongent le secteur de l'habitat et de l'urbanisme dans la wilaya de Tizi Ouzou. Intervenant lors de ces débats, un responsable d'un bureau d'architecture dira que : « Le document en question n'est rien devant le vrai malaise qui frappe la maîtrise d'œuvre en général », et à son confrère d'enchaîner : « Ce document unique n'apporte rien de nouveau, ce ne sont que les anciennes dispositions qui y sont reprises. La maîtrise d'œuvre, poursuit-il, ne se limite pas au suivi, mais elle commence par la conception et l'étude du projet. Ainsi, comment peut-on avoir un ouvrage de bonne qualité lorsqu'il est localisé sur une assiette foncière parfois dangereuse dont le choix a été fait dans la précipitation ou l'urgence ? » L'autre casse-tête chinois pour ce spécialiste est lié aux délais de réalisation qui sont largement sous-estimés par l'administration. Un autre architecte pose un problème à dimension financière en estimant que : « L'« établissement préalable de la fourchette des coûts est fait d'une manière hasardeuse loin de la réalité des prix sur le marché. Limiter, par exemple, le coût d'objectif à 20 000 DA/m2 ne vise en fin de compte qu'à minimiser les honoraires des bureaux d'études ». En conclusion, ce dernier se demande : « Pourquoi élaborer un nouveau document de suivi alors que le décret interministériel de 1988 régissant jusqu'à présent le secteur ne souffre d'aucune insuffisance ? Il suffit de respecter les lois ». Outre le document unique, le DLEP a évoqué l'autre anomalie ayant trait à « certains membres de la commission des marchés impliqués avec les bureaux d'études » en leur octroyant des projets d'une manière non réglementaire.