L'année 2007 est « transitoire et permettra au secteur touristique de commencer à concrétiser la stratégie de développement à travers un programme de travail qui a pour but de permettre aux activités de se hisser au niveau des standards internationaux ». Tels sont les propos de Nourredine Moussa, ministre du Tourisme, qui s'exprimait hier à l'émission « Tahaoulet » de la Chaîne I. Plusieurs projets sont en voie de réalisation, dont celui de la chaîne américaine Marriott. Le groupe saoudien Sidar a obtenu le droit de concession à la zone d'expansion touristique de Zéralda pour réaliser un village touristique et un autre projet à Zemmouri (5000 lits). Un groupe émirati Iamar veut investir dans la ZET colonel Akid Abbès. Des cartes topographiques seront soumises à un comité pour approbation. Koweït Invest a un projet à la ZET de Aïn El Chorb (Aïn Taya). L'intérêt de ces investisseurs reste « malheureusement limité à Alger, notamment du côté ouest ». Les inspections et contrôles des établissements hôteliers ont abouti à la fermeture de 116 hôtels sur l'ensemble du territoire national. Dix-huit d'entre eux ont rouverts leurs portes après une mise à niveau imposée par la loi. Concernant l'opération de classement, 40 dossiers ont été étudiés et 35 ont reçu leur agrément de la commission nationale de classement des hôtels. Les cinq restants doivent compléter leurs demandes. Cette commission, a-t-il dit, doit se déplacer prochainement à Oran pour examiner les dossiers présentés, affirmant que les dossiers relatifs aux hôtels non classés ou de première catégorie seront examinés par les commissions de wilaya. En 2005, il a été réceptionné 36 hôtels, et en 2006, 26 autres ont été inaugurés (62 au total). L'Algérie toujours à la traîne Le parc hôtelier national est passé d'une capacité de 81 000 lits à 85 000 lits, selon le ministre. Nous sommes à la traîne dans ce domaine au regard du nombre de lits de nos voisins maghrébins (220 000 lits) qui répondent en majorité aux normes internationales. Nourredine Moussa a rappelé aussi que la promotion de l'activité touristique « n'est pas une action accessoire ou de prestige ». Cependant, a-t-il insisté, « il faut qu'elle se fasse avec le même rythme de développement du secteur, sinon on obtiendra l'effet inverse de celui recherché ». Dans ce contexte, il faut dire que le recours à un large usage des technologies de la communication et de l'information moderne est devenu aujourd'hui une condition essentielle pour promouvoir et préserver ses chances et ses capacités de concurrence. Le ministre a annoncé un partenariat avec l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) concernant l'élaboration des termes de référence pour la confection d'une étude sur la stratégie, la promotion et la communication. En attendant, notre pays s'affiche par le biais de l'ONT dans les grands salons (ITB Berlin, Fitur de Madrid, Salon mondial du tourisme de Paris et BIT de Milan). Nourredine Moussa a mis à profit son déplacement à Sétif dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de la ville pour affirmer que « la ville est devenue un produit touristique indépendant, susceptible de dynamiser les activités économiques locales, notamment en créant des richesses et des postes d'emploi. Plusieurs exemples confirment cela : Lisbonne, Alexandrie, Beyrouth et Athènes, qui attirent des milliers de visiteurs, offrent des espaces de découvertes, de promenades, de loisirs, de transactions économiques et d'autres activités et services ». En fait, remarque-t-il, « ces villes n'ont pas acquis leur notoriété par hasard, mais grâce à la généralisation d'un comportement de civilisation de ses habitants et de l'intérêt accordé par les autorités, les acteurs sociaux, les associations et les mass media ». Par ses affirmations, le ministre lance une pierre dans le jardin des citoyens et tacle tout en finesse les autorités locales qui remettent en selle le bon vieux principe de l'intersectorialité. En Algérie, la ville attire, comme partout dans le monde, notamment dans les pays en voie de développement, elle représente l'espoir de trouver un travail, de gagner de l'argent, en un mot « de vivre mieux ». La ville constitue également un symbole de liberté et d'accession au mode de vie occidental. Selon les statistiques de 2005, le taux d'Algériens qui habitent les villes est de 60%, soit l'équivalent de 20 481 723 de l'ensemble de la population estimée à 32 200 000 âmes. De ce fait, cela pose de graves problèmes que les collectivités locales n'arrivent pas à résoudre : logement (développement des bidonvilles), insécurité, manque d'équipements (de santé, scolaires) où honnêtement le tourisme a souvent des difficultés à se frayer un chemin.