La visite de travail d'hier à Annaba de Nourredine Moussa, ministre du Tourisme, ne pouvait pas aussi bien tomber. Elle intervient quelques jours après les fortes critiques sur son département exprimées publiquement et en privé par les représentants de la majorité des agences de voyages et de tourisme de l'est du pays réunis à Annaba. Les échos de ces récriminations ont été noyés dans la série de dispositions que Nourredine Moussa a annoncée hier. De ces dispositions, nous retiendrons la réalisation, à partir de 2005 et étalée sur 10 années, de 150 000 lits supplémentaires, la prise en charge rigoureuse de la gestion des zones d'extension touristique, l'élaboration d'un schéma national du tourisme, la mise en place d'une banque nationale de données sur le tourisme, une étude approfondie sur le potentiel du tourisme de masse et une meilleure approche, via l'Etablissement national des études touristiques et l'Agence nationale de développement du tourisme, du dossier foncier touristique. « Après plusieurs années d'incertitudes et d'appréhension, s'impose aujourd'hui plus que jamais la nécessité d'un secteur touristique transformé en un puissant facteur de développement économique dans notre pays. Nous avons inventorié les insuffisances et prévu d'y remédier pour permettre au tourisme algérien de se mettre au diapason des normes internationales en la matière », répond le ministre dans une tentative d'éviter de parler de ces « matériaux » vieillis et usés encore en activité dans son département. En termes plus ou moins clairs, Nourredine Moussa, que d'aucuns surnomment le bâtisseur car architecte de vocation, a parlé d'évolution de la conjoncture touristique de ces derniers mois. Il a succinctement souligné l'urgence de décisions à même de sauvegarder l'avenir du tourisme en Algérie et de la nécessité d'une approche globale fondée sur la mise à plat de vrais problèmes et la volonté des uns et des autres d'en discuter au fond. En matière de moyens mis en place par son département ou appelés à l'être prochainement, le ministre a parlé de refondation de l'offre par rapport à la demande, du recentrage des choix, du retour à la compétitivité de l'offre, de la mise à niveau de la prestation de service en Algérie aux normes internationales et de la rationalisation de l'organisation du secteur touristique. « Nous devons transformer notre tourisme en un puissant facteur de développement économique. Pour ce faire, face à une concurrence extrêmement vive, il nous faut prouver en permanence notre capacité d'innover. Nous devons permettre aux investisseurs de se développer et de s'installer. Contrairement à ce que pensent certains, les ZET sont un bien public et jusqu'à preuve du contraire, c'est nous qui décidons », ont été les autres remarques exprimées par Nourredine Moussa tout au long des différentes, mais très courtes étapes de sa visite de travail à Annaba. Le ministre a noté avec satisfaction que l'hôtel Majestic, 4 étoiles avec sa centaine de chambres et suites, est programmé pour entrer en exploitation avant la fin de l'année. L'on ne dira rien, par contre, de l'annulation de sa visite de l'hôtel Rym Djamil et du complexe hôtelier Sabri, 2 fleurons du tourisme local et même national.