Le professeur Azzedine Ayadi, président du Conseil de l'ordre des médecins (COMA) de la région de Annaba, était, lundi, l'invité du Forum de la radio Annaba FM. Il faut souligner que cet espace d'expression, qu'anime notre confrère Mohamed Seghir Zaïm, attire de plus en plus de foule. Le professeur Azzedine Ayadi, praticien au long cours, a affirmé que le temps du paternalisme qui présidait aux débats des membres de son conseil lors de l'étude de certains dossiers est révolu. Parfois à l'aise, souvent gêné au détour d'une question dérangeante, il tentait d'apporter des éclairages sur les différentes situations vécues par le monde médical local. Erreurs médicales, dépassements, temps complémentaire, médicaments, formation, relations nationales et internationales, syndicats des praticiens et des spécialistes, justice, médecine légale…, ont été les dossiers abordés. Parmi son auditoire, il y avait des médecins généralistes et spécialistes, gestionnaires de clinique, universitaires, élus de l'Assemblée populaire de wilaya et représentants d'associations de malade. « Atteinte d'un cancer du sein, une femme s'est présentée avec un sein enflée. Le médecin l'a immédiatement orientée vers le bloc. Démarche qu'il n'aurait pas dû faire selon ses propres confrères sans des séances préalables de chimiothérapie. Après l'intervention, cette patiente s'est retrouvée avec un bras paralysé. Doit-on qualifier cet acte comme étant une erreur médicale sachant que le médecin a agi uniquement mû par un esprit mercantile ? » Des questions du genre, le président du COMA en a entendu beaucoup. Il y avait également cette affaire de harcèlement sexuel de Errazi. C'est un professeur, chef de service, qui en est l'auteur. Il a été condamné à une peine d'emprisonnement. Ses victimes sont des servantes de salle et des agents paramédicaux féminins. Grandeur et décadence d'une profession, d'une qualité et d'une mission, affirment encore bon nombre de citoyens, mais aucune réaction du COMA. Les 2 médecins en poste au centre de rééducation ont été condamnés à une année de prison ferme pour négligence grave ayant entraîné le décès d'un détenu. L'abandon de poste des praticiens chefs de service dans les hôpitaux pour des interventions dans des cliniques privées, ceux qui orientent les malades du secteur public vers le privé… « Le temps du paternalisme est révolu », avait dit le professeur Ayadi. Le doute est permis au regard de ces combats d'arrière-garde que mènent certains médecins qui n'ont d'autres soucis que de sauvegarder la santé de leurs finances.