La conférence organisée à Constantine sur le thème de la citoyenneté, à l'initiative du Club d'initiative et de réflexion (CRI), avec la collaboration de la direction des affaires religieuses, a largement atteint le but visé, selon le Pr Hocine Benkadri, président de ce club, dont l'objectif affiché depuis longtemps déjà est la restauration des valeurs qui faisaient la grandeur de la ville de cheikh Abdelhamid Ben Badis. Invité à prendre la parole, le directeur des affaires religieuses s'est déclaré d'emblée en faveur des principes et des valeurs défendus par le CRI, en encourageant notamment les imams venus des quatre coins de la wilaya de Constantine à « développer dans la continuité des prêches visant à inculquer et à renforcer chez leurs fidèles le devoir de citoyenneté, à travers la notion sacro-sainte du respect du cadre de vie, de son prochain, particulièrement envers la femme ». Les organisateurs procéderont ensuite à la projection d'un film documentaire réalisé par Mohamed Ghernaout, un spécialiste en la matière. Des images qui souffleront le chaud et le froid, alternant la beauté à vous couper le souffle d'un site qu'on dit unique au monde avec les dépotoirs à ciel ouvert, autres souillures qui défigurent et enlaidissent le Vieux-Rocher, jadis chanté par les chantres du malouf et immortalisé par la plume d'un homme du terroir, Malek Haddad. Le président du CRI prendra à son tour la parole pour rappeler ce truisme que « toute société ne peut évoluer sans qu'un minimum de sens civique et de citoyenneté existe à l'intérieur d'elle-même. A défaut et c'est malheureusement ce qui caractérise actuellement la ville de Constantine, nous sommes en présence d'une société civile inorganisée, sorte d'agglomérat d'individus indifférents à la déliquescence qui dénature leur cadre de vie et la notion de la relation sociale, très loin, hélas, des belles valeurs qui présidaient d'antan aux destinées d'une cité qu'on aimait à citer en exemple aux quatre coins du pays. » Un appel de détresse lancé en toute occasion contre les vents et marées charriés par des discours creux de détracteurs qui s'inscrivent, à chaque fois, aux abonnés absents dès qu'il s'agit d'entreprendre des actions concrètes pour redorer le blason terni de leur ville. Sur ce coup de gueule, le Pr Benkadri dira, s'adressant directement aux imams, que sa conviction et celle de toute l'équipe du CRI est « l'impérieuse nécessité de réduire les actions thérapeutiques en développant davantage d'actions préventives, et qu'à ce titre leur contribution est essentielle. » Dans le cas contraire, avouera-t-il, « il est à craindre que la ville de Constantine ne se déstructure et ne se clochardise davantage encore ». Voilà résumés à gros traits quelques-uns des moments forts qui ont présidé à cette conférence sur la citoyenneté dont le moindre des mérites est d'avoir associé les imams qui se sont révélés, au cours du débat qui a suivi, comme des auxiliaires, acteurs et partenaires incontournables pour mener à bien cette action de salubrité publique qui ne pourrait souffrir, pour autant, d'une quelconque dérive.