Les services de la Direction de la réglementation et des affaires générales (DRAG) ont rejeté, mercredi dernier, six listes de candidats aux législatives pour différents motifs, selon le DRAG. Deux listes, l'une d'un parti politique et l'autre d'indépendants, ont été globalement rejetées, tandis que les quatre autres, appartenant au FLN, au RND, au FNA et au FNIC, ont fait l'objet d'un rejet partiel. La mesure a touché les candidats n° 2 des deux premières formations et les têtes de liste des deux autres. Il s'agit, respectivement, de deux anciens membres du FLN et du RND, d'un député indépendant en exercice et d'une personnalité sportive. Les malheureux candidats ont accueilli cette décision avec une grande stupéfaction et ne comptent pas baisser les bras pour faire valoir leurs droits auprès de qui de droit. Ils crient à « l'arbitraire et à la hogra » et affirment que cela a été « fait sciemment pour les écarter de la course aux élections du Parlement, compte tenu de leur popularité et de leur crédibilité ainsi que l'opinion favorable dont ils jouissent auprès de l'opinion publique ». Le député indépendant en exercice, Meddah Araibi M'hamed, qui s'est représenté sous la bannière du Front national des indépendants pour la concorde (FNIC), considère que la mesure prise à son encore n'est qu'un « règlement de comptes et la conséquence de ses prises de positions courageuses dans l'intérêt de la population locale ». Son avocat abonde dans le même sens en soulignant que les motifs du rejet de sa candidature ne reposent sur aucun argument valable, dans la mesure où, dit-il, la justice a tranché dans l'action introduite par la wilaya contre l'association La Citoyenneté que préside ce député. Celle-ci, pour rappel, avait fait l'objet, en 2005, d'une décision de gel de ses activités par le wali de Chlef pour « atteinte à l'ordre public et incitation des citoyens à l'insurrection ». La wilaya, selon l'avocat, a été déboutée à deux reprises par le Conseil d'Etat et la chambre administrative de Chlef pour ces faits. Il exhibe pour cela les jugements rendus le 28 mars 2006 et le 6 mars 2007, par lesquels ces juridictions réhabilitent l'association en question et rejettent les faits qui lui sont reprochés, ainsi qu'à son président. Le même défenseur a été mandaté par le candidat Mohamed Hammouni, tête de liste du FNA, dont le dossier a été rejeté par l'administration pour « comportements contraires à la moralité publique ». Un motif qui a fait rire autant l'intéressé que tous ceux qui connaissent parfaitement cette figure sportive qui avait exercé en tant qu'éducateur, directeur de la jeunesse et des sports à Chlef et président de la Fédération algérienne d'athlétisme, notamment. Son avocat qualifie les motifs de rejet de « calomnieux et imaginaires » à l'égard d'un cadre de l'Etat qui totalise 34 ans d'ancienneté dans la Fonction publique. Pour ce qui est du candidat n° 2 du FLN, en l'occurrence Nahet Youcef, celui-ci a été éjecté par l'administration pour « menace à l'ordre public ». Il était pourtant député FLN de 1997 à 2002 et membre du comité central de ce parti, avant de devenir membre influent au niveau des instances locales du vieux parti. Il a été contesté, ces derniers jours, en tant que candidat par un autre courant au FLN, lequel, rappelons-le, est déchiré par des luttes internes. Il compte lui aussi introduire un recours auprès de la juridiction compétente, mais il nous a appris que la décision de rejet s'est « envolée par miracle » et qu'il est à la recherche du candidat en sa possession.