Quatre listes sur les 21 déposées par les partis politiques, dont le PRA et AHD 54 ainsi que 3 autres sur les 8 listes indépendantes, sont passées à la trappe des services de la wilaya. Les 7 listes viennent de faire l'objet d'un rejet confirmé après recours déposés par les concernés. Le MSP se prépare à fêter ses candidats à l'occasion d'un meeting qu'il organisera dans les prochains jours. Après avoir totalement disparu de la place, Ennahda revient avec des candidats, tous de niveau universitaire. En choisissant des noms sans réelle prise avec les masses populaires, le RND a réduit presque à néant ses chances de décrocher un seul siège. Pro-Abdallah Djaballah et adversaires se disputent le sigle du parti Islah. Ces derniers semblent être en bonne position pour damer le pion aux premiers en nette perte de vitesse. Hier machine vouée à la seule conquête du pouvoir, le FLN d'Annaba se retrouve, aujourd'hui, confronté à une dissidence ouverte. Les 122 prétendants à la candidature évincés, appuyés par la majorité des militants et des cadres, ne veulent pas s'en laisser compter par les « vieux » du comité central. La crise est ouverte. Même si des prétendants évincés veulent garder leur chance intacte pour les prochaines élections locales en faisant dos rond, la fissure dans les rangs du FLN s'est élargie. Sur les cinq listes indépendantes déposées, il n'en reste plus que deux. Il y a celle de M. Chena, un ancien chef de daïra. Il avait dirigé celle d'El Bouni avec un droit de regard sur les activités des membres de l'APC, majoritairement RND. La majorité de ces membres élus a été condamnée à de lourdes peines de prison pour dilapidation des biens publics, détournements… Tête de la 2e liste indépendante agréée, Aïssa Menadi a dévoilé ses pensées en ne mâchant pas des certitudes. L'actuel président de l'USM Annaba, secrétaire général de la plate-forme syndicale de l'UGTA de Sidi Amar, et du syndicat de l'entreprise Mittal Steel, dévoile sa pensée. Il a choisi un corpus socioéconomique pour faire le lit de sa campagne électorale. Cependant, les candidats représentant des partis politiques ou les indépendants craignent la fraude. Cette crainte est consolidée par les déclarations des responsables du vieux parti. S'y mêlent l'inconscience, les habitudes inavouées, les sentiments obscurs et les préjugés destinés à imposer des députés qu'un examen populaire honnête et transparent aurait récusés. Dans les QG déjà installés dans la perspective du lancement de la campagne électorale, on entend les plus endurcis exprimer leurs convictions du « tout est joué d'avance ». Alors que les soi-disant plus sages tempèrent leurs prétentions, les plus madrés font de la tactique de basse-cour politicienne. A l'occasion de l'AG d'une association des comités de quartier, jusqu'ici inconnue, et où les membres se sont mutuellement rendus hommage avec le P/APC en tête des « honorés », Aïssa Menadi a réagi. Invité à cette rencontre qu'il a qualifiée de mascarade, il est ressorti de la salle quelques minutes après y être entré. Il en a profité pour donner un grand coup de pied dans la fourmilière autiste qui, selon lui, veut dicter son opinion au pays. Il l'a récemment déclaré lorsqu'il a été questionné sur les chances de voir sa liste sortir victorieuse dans cette course aux législatives du 17 mai prochain, en disant : « Nos élites fermées sur elles-mêmes sont de plus en plus impuissantes à réagir face à l'occupation rampante du terrain politique par les opportunistes. Il est nécessaire de réagir. »