Dans le prolongement de notre article sur les maladies professionnelles, nous avons jugé utile de parler de l'esprit mutualiste incarné en Algérie par la Munatec (mutuelle des travailleurs de l'éducation et de la culture). Cette structure d'appoint fonctionne sur la base de la solidarité entre adhérents et ce, dans un cadre réglementaire qui lui impose des activités non lucratives. L'histoire des mutuelles à travers le monde se confond avec le mouvement syndical des travailleurs. Elles constituent l'une de leurs plus belles conquêtes. L'existence de la Munatec remonte aux années de la colonisation. Au lendemain de l'indépendance, elle a hérité des statuts de la MGEN française, modifiés par la suite. Elle est gérée par un conseil d'administration de neuf membres, fonctionnaires adhérents élus à la base par leurs collègues. Cette instance nomme un directeur général. Après avoir traversé une zone de turbulence pendant la période noire du terrorisme — problèmes de mauvaise gestion et dysfonctionnements administratifs — la Munatec semble retrouver sa sérénité depuis l'avènement à sa tête d'une équipe dynamique. Les efforts déployés ont porté leurs fruits comme en témoigne le nombre d'adhérents qui a doublé en l'espace de quatre ans pour passer à 280 000 adhérents. « Encore insuffisants », nous dira un responsable. Les fonds récoltés par les cotisations des membres sont ventilés sur des activités d'utilité reconnue. La Munatec dispose de six centres médico-sociaux (Alger, Sétif, Annaba, Tiaret, Oran) qui prennent en charge la santé de ses adhérents. Elle leur procure aussi des cures en milieu spécialisé et intervient pour alléger les souffrances des fonctionnaires déclassés socialement. La capitale regroupe deux importants CMS qui dispensent toutes les spécialités médicales, y compris les examens exploratoires (radio, échographie, doppler vasculaire...) et les laboratoires d'analyses. Il s'agit des CMS Munatec de la rue Ferhat Boussaâd (ex Meissonier) et de la rue Ahmed Midat (ex-Beauséjour). Les projets abondent au vu de l'embellie née de la hausse du nombre d'adhérents. Invité sur le plateau de l'émission « Au fil des jours » de la Chaîne III, Saâdoun Benaïssa a informé les adhérents de la prochaine ouverture de deux centres médico-sociaux, l'un à Béjaïa et l'autre à Ouargla. Ce redéploiement augure d'un rapprochement des prestations au plus près des besoins des adhérents. Ces structures de proximité disposent de tous les services spécialisés en médecine. Ce qui aura pour heureuse conséquence d'éviter les longues attentes des rendez-vous au niveau des structures installées dans la capitale. Les prestations les plus en vue sont décentralisées, comme pour les remboursements, les soins, les appareillages, le capital décès (de l'adhérent, du conjoint, de l'enfant ou autre personne à charge). Toutefois, il est bon de signaler un déficit en communication qui empêche la Munatec de fédérer le maximum de fonctionnaires. Il serait utile que les administrations scolaires et celles des autres ministères fassent preuve d'initiative pour informer les fonctionnaires et plus particulièrement les nouveaux sur poste. D'autres possibilités efficaces de sensibilisation existent, les responsables de la Munatec en sont conscients. Ils savent que le renforcement de ses rangs donnera au mot solidarité toute sa valeur. Le nombre d'adhérents est l'un des facteurs essentiels de la bonne santé de la Mutuelle. Il est seul à garantir cette solidité financière sans laquelle, le Conseil d'administration ne peut mener à bien sa mission. Une mission — oh combien — noble et digne de respect. ! Bio express La Munatec a vu le jour en 1966 suite à son transfert de la Mgen française. Elle est régie par la Loi 33/90 du 25 Décembre 1990, amendée par l'Ordonnance 20/96 du 6 Juillet 1996. Elle a un caractère non lucratif. Son siège national se trouve au 1, rue Mohamed Lelouche à Alger. L'adhésion se fait au moyen d'une cotisation dont les montants varient de 1% du salaire brut pour le fonctionnaire actif à 720 DA annuels pour le retraité. La Munatec s'adresse aux fonctionnaires relevant des 5 ministères suivants : Education nationale, Enseignement supérieur, Formation professionnelle, Jeunesse et Sport , Culture.