Convoquée une première fois le 29 septembre dernier, puis reportée à cause d'une polémique née sur fond de divergences à propos de quelques points inscrits à l'ordre du jour entre le représentant de l'administration locale et des élus, la session ordinaire de l'automne de l'APW qui tarde à se tenir vient d'être de nouveau ajournée sine die, le 12 octobre. Mais en réalité, la première session du 29 septembre avait été différée, croit-on savoir, davantage en raison de la présence du nouveau wali parmi les élus pour la première fois depuis sa nomination à la tête de l'exécutif (début septembre) ainsi que du nouveau secrétaire général de la wilaya, pour une prise de contact avec les membres de l'APW. Pendant cette courte session, le chef de l'exécutif de la wilaya a tenu à observer silencieusement le déroulement des travaux sans intervenir dans les débats, probablement pour se faire une idée générale sur la manière dont les élus abordent et débattent les questions qui leur sont soumises. A aucun moment, les débats n'ont été interrompus, dominés d'ailleurs par d'incessantes sollicitations formulées en direction du P/APW ayant trait aux rajouts de points supplémentaires à l'ordre du jour, comme par exemple la présentation du budget primitif 2005 de la wilaya (qui accuse un retard selon des élus) et la lutte anti-acridienne. Cependant, le report de la 2e session du 12 octobre dernier a été motivé par d'autres mobiles. En effet, contre toute attente, 29 élus de différentes tendances politiques, sur les 35 que compte l'APW, ont fait circuler un communiqué sous forme de pétition dans lequel ils annonçaient le gel de leurs activités au sein de l'instance élue tant que le P/APW n'aura pas procédé au changement des membres du bureau de l'APW composé de présidents et vice-présidents de commissions. Les pétitionnaires font de cette condition un préalable à leur participation à la session automnale. Le P/APW étant absent pour raison de santé, le vice-président qui a dirigé le 2e session ajournée n'est pas habilité, aux termes de la réglementation, à prononcer le changement exigé par les 29 élus frondeurs. Cependant, on s'interroge ici sur l'origine de cette fronde inattendue de la part de ces élus. Car plusieurs personnes qui ont l'habitude d'assister aux nombreux travaux de l'APW au cours des deux dernières années, n'ont pu s'empêcher de relever l'inertie de certains élus et leur tendance à occulter les problèmes réels de la cité. On leur reproche l'absence de volonté durant leur mandat, de s'attaquer aux multiples problèmes qui entravent le développement local. absence de volonté Parmi ces derniers, on cite sans hésitation le secteur agricole qui compte, selon les statistiques de la DSA, quelque 8 000 fellahs enregistrés ayant bénéficié pour la majorité (ou en instance) des aides financières dans le cadre de FNDRA, mais qui peinent à donner des résultats tangibles sur les marchés locaux où la flambée des prix ne connaît pas de limite, non seulement durant le mois de carême mais au cours de toute l'année. La wilaya reste à 80% approvisionnée en matière de fruits et légumes par les régions productrices du Nord. Le secteur de l'habitat n'a pas été également une préoccupation et encore moins une priorité des élus. Avec 18 000 demandes de logement en souffrance et selon les statistiques officielles, la wilaya n'a pas réalisé 5 000 logements (tous programmes confondus) de 1999 à 2004. La wilaya de Béchar est donc classée lanterne rouge en matière de réalisation de logements par comparaison avec la wilaya d'Adrar qui, probablement, avec moins d'atouts (éloignement, approvisionnement en matériaux de construction, etc.), a concrétisé, au cours des cinq dernières années, un programme de 11 000 logements. Alors, on continue à s'interroger sur les raisons pour lesquelles l'APW n'a pas pris l'initiative de mettre sur pied, en conformité avec l'article 57 de la loi relative à la wilaya, des commissions d'enquête pour faire la lumière non seulement sur l'argent de l'Etat destiné à redynamiser un secteur agricole moribond et sur l'habitat, mais aussi sur le brûlant scandale qui a éclaboussé l'un des plus importants services publics, à savoir le secteur sanitaire de Béchar, plaie de la wilaya. L'établissement hospitalier 240 lits qui souffre d'énormes insuffisances, n'a toujours pas été réceptionné bien que mis en service depuis une année. L'ancien directeur, dont la nomination à la tête du secteur sanitaire avait coïncidé avec l'inauguration de cet hôpital (décembre 2003), avait dénoncé, dès son entrée en fonction (voir El Watan du 24 juin 2004), la défectuosité et la mise hors service de plusieurs équipements supposés neufs installés, ainsi que des travaux et malfaçons réalisés à l'intérieur de la structure sanitaire (bâche d'eau, réseau d'assainissement, ascenseurs, fuites d'eau, etc.)