Femmes et hommes au nombre indéterminé, inscrits au dispositif de l'Emploi de jeunes et âgés de 30 ans et plus, sont en colère. Leur détresse s'exprime à travers leurs propos amers et leur gestuelle. Ils viennent de faire les frais d'une exclusion du dispositif de l'Emploi de jeunes à la faveur d'une circulaire n°01/91 émanant récemment du ministère de l'Emploi. Certains d'entre eux, rencontrés, se disent stupéfaits et ne pas comprendre que le ministère ait pu prendre une telle décision, jugée « injuste » à leur égard. Ils affirment que leur situation sociale frise déjà la précarité avec une rémunération mensuelle de 2 500 DA/mois. Parmi ces jeunes, Djamila et Abdelkader, tous deux employés dans le cadre de ce dispositif à Algérie télécoms. ne savent plus à quelle autorité s'adresser pour les réintégrer. « Veulent-t-ils nous pousser au désespoir ? », indiquent-ils contrariés. « J'ai été avertie par mon employeur, il y a dix jours, de la cessation de mon travail et, depuis, je ne sors que rarement de chez moi, subissant les récriminations de mes frères et l'enfermement », avoue Djamila dépitée. Elle ajoute que même avec la dérisoire allocation attribuée mensuellement, les jeunes filles veulent sortir de chez elles pour être libérées des contraintes quotidiennes et des obligations domestiques. Mais, en début de cette semaine, le directeur de l'Emploi des jeunes a pris l'initiative de surseoir à l'application de la circulaire pour une durée de 2 mois, indique-t-on, en intégrant dans leurs administrations respectives ces jeunes de 30 ans. Cependant, il aurait, a-t-on appris, sollicité une dérogation à sa tutelle en faveur de cette catégorie de personnes se situant dans cette tranche d'âge. En effet, ces jeunes demandent, purement et simplement, l'abrogation de cette « scélérate » circulaire qui, à leurs yeux, est pénalisante. La reconduction temporaire dans leur poste, selon certaines indiscrétions, serait liée aux prochaines échéances électorales du 17 mai prochain.