Les médecins affiliés à la section locale du syndicat national des praticiens de la santé publique ont observé, hier, un sit-in d'une heure, de onze heures jusqu'à midi, dans l'enceinte même de l'hôpital. Ces derniers protestent, selon une déclaration, contre « l'atteinte à leur dignité, les conditions de travail pénibles, induites notamment par l'ouverture d'un deuxième point de garde, le gel depuis deux années des activités des œuvres sociales et, entre autres revendications, le retard dans la perception des primes de garde ». Face à ces revendications, Boughaita Rachid, le directeur de l'hôpital civil Youssef Damerdji, affiche à la presse « sa disponibilité à engager un dialogue sincère et responsable ». Tout en qualifiant la sortie des médecins d' « inopportune car intervenant dans un contexte national marqué par les derniers attentats terroristes », ce responsable évoque des considérations liées à la crise entre le bureau national du SNPSP et le ministère de la Santé. Avant de sortir dans la cour à la rencontre des protestataires, dont certains brandissaient des pancartes où sont repris des slogans dont celui lié au diktat, ce dernier a réitéré les décisions du ministre concernant la prise en charge des préoccupations citoyennes des zones non pourvues de structures de santé, à l'exemple de la populeuse cité Volani et la commune de Rahouia, là où a été érigé un hôpital au faible taux d'occupation. Conflit Concernant les œuvres sociales, le directeur lie la reprise de cette activité à l'affaire actuellement en cours au niveau de la justice, bien que, dira-t-il, « le wali, par le biais du DSP, ait été saisi pour une décision de reprise ». Tout en « reconnaissant la légitimité de la revendication liée à la prime de garde, le directeur impute son non versement à l'attente du budget ». « C'est par respect à votre noble profession que je viens vers vous pour discuter et vous écouter, bien que votre correspondance ne stipulait pas expressément l'observation d'un sit-in, dont vous aurez pu faire l'économie », devait-il expliquer à la cinquantaine de médecins regroupés devant le siège de la direction. Les protestataires, qui ne souscrivaient pas aux explications du directeur, ont même fait savoir qu'ils ont été touchés dans leur dignité par des propos qui ne cadraient pas avec la réalité des moyens mis à leur disposition dans certaines structures. A propos du sit-in, les protestataires estiment « qu'il ne touchait en rien la sérénité des lieux et n'entame en rien le vœu de la corporation entièrement acquise aux idées de progrès par opposition à cette volonté d'infléchir le cours du développement tout azimut que connaît le pays. » Le sit-in semblait tout de même finir sur un air de statut quo.