A l'institut de formation professionnelle où il s'était rendu pour présider une réunion de travail qui a duré plusieurs heures dans la soirée de cette fin de première décade du Ramadhan, El Hadi Khaldi, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, avait énormément compté sur la présence des représentants de la presse. Ces derniers n'étaient pas nombreux à assister à ce regroupement auquel, outre les cadres locaux du secteur, avaient été conviés des chefs d'entreprises publiques et privées. Il y avait de quoi, la direction de la formation professionnelle de la wilaya avait omis de préciser qu'une journée d'étude était inscrite au programme de la 1re journée de la visite de travail et d'inspection du représentant du gouvernement. Les journalistes n'étaient pas les seuls à faire les frais de cet acte prémédité d'omission. Beaucoup d'associations à caractère professionnel, à l'image des représentants locaux de la Confédération du patronat algérien (CAP), figuraient également sur la liste des victimes de cette ségrégation. « Que cherche-t-on à vous cacher monsieur le ministre ? Pourquoi a-t-on omis de nous inviter à cette rencontre à laquelle nous avons tenu malgré tout à assister pour dénoncer certaines pratiques de votre représentant à l'échelle de la wilaya », avait lancé à brûle-pourpoint à l'intention du ministre Mohamed Ridha Boushaba, le président régional de la CAP. L'ancrage de la réunion ainsi établi avait de quoi faire sursauter El Hadi Khaldi venu avec l'intention de décrocher le plus grand nombre possible de contrats de travail aux jeunes diplômés issus de son département. Pour faire entendre sa voix et aboutir son projet, gage de stabilité pour ces centaines de jeunes filles et garçons en fin de cycles de formation et enseignement professionnels, le ministre s'était longuement attardé sur des questions de communication, de contacts et de relations de travail. A chaque fois, il citait les gens de la presse comme étant un point de jonction incontournable dans la réussite de tout projet d'intérêt national. Ce qui n'était apparemment pas le souci de son représentant de wilaya. Contenant une sourde mais non moins apparente colère, le ministre avait souligné la nécessaire concertation qui, selon lui, « relève du même esprit que les actions engagées au bénéfice de la jeunesse issue de la formation professionnelle pour lutter contre le chômage et la précarité, prendre en compte les contrats d'avenir. C'est tout le sens des actions de notre département engagées avec un souci de rigueur et d'efficacité pour répondre aux besoins du marché du travail et tirer parti de la diversité et de la richesse que représente la formation professionnelle ».