L'école primaire des Frères Lazib, appelée communément « Les Six classes », est le seul établissement scolaire de ce palier dans tout le chef-lieu de la daïra d'Adekar. Comme son nom l'indique, elle est composée de six salles de cours auxquelles s'ajoutent deux autres qui se trouvent au niveau de l'inspection, sise au centre du village, pour accueillir douze divisions avec pas moins de 342 élèves inscrits. A cette première difficulté de surcharge s'ajoute la vétusté des infrastructures et le manque de personnel d'entretien qualifié. Les élèves, même du premier palier, sont énormément perturbés par les va-et-vient incessants entre le village et l'école. Selon son directeur, cette école enregistre régulièrement de nouvelles inscriptions d'élèves qui viennent notamment à la faveur des distributions de quelques logements sociaux mais aussi en raison de la fermeture de certaines écoles, comme celle de Takamra, à 2 km, ou encore l'école de Tala Hamdoune, à 12 km dont les élèves font près de 6 km à pied quotidiennement et en plein maquis. Certains d'entre eux, surtout les filles, ont malheureusement abandonné leur scolarité pour cause d'insécurité mais aussi faute de moyens. Pour la direction, l'APC, du reste, n'a pas joué son rôle, notamment celui de bien entretenir l'école et de répondre à ses besoins. « Malgré les sollicitations plusieurs fois réitérées auprès des autorités locales, l'eau s'infiltre des plafonds à la moindre chute de pluie, l'éclairage est très insuffisant dans les salles et la dernière couche de peinture date de 1998 », nous dit le directeur de cette école. Il ajoutera que les deux agents affectés à l'entretien et les quatre autres à la cuisine ne sont pas qualifiés et sont tous recrutés dans le cadre de l'emploi de jeunes. Toutes les demandes formulées auprès des autorités de la wilaya depuis les années 1990, de la part des responsables de cette école et même des différentes associations de parents d'élèves qui se sont succédé, pour la création d'un nouveau groupe scolaire ou pour l'extension de ladite école n'ont abouti à rien de concret et ce au moment où de nouvelles classes sont affectées à des écoles en milieu rural dont le nombre d'élèves ne cesse de diminuer et qui s'apprêteraient même à fermer. Le directeur appréhende déjà la rentrée prochaine avec son lot de nouveaux inscrits, avec probablement une nouvelle carte scolaire, mais toujours avec les mêmes moyens dérisoires.