En effet, nombreux sont ces salariés qui se retrouvent sans le sou faute justement de disponibilité de chèques. Le pire, ce sont les pauvres retraités qui éprouvent toutes les peines du monde pour retirer leur pension qu'ils attendent avec impatience. Même les chèques secours ne sont que rarement disponibles malgré la bonne volonté des différents receveurs à les mettre à la disposition de leur clientèle. Un fonctionnaire, exerçant à Tizi Ouzou mais résidant au Sud, était totalement désemparé faute justement d'un chéquier et d'un chèque secours en s'adressant à un employé de la poste principale de la ville le suppliant de trouver une solution à son problème. « Je suis sans le sou, je n'ai même pas de quoi payer mon repas d'aujourd'hui alors que ma famille dans le Sud est dans la même situation que moi. Cela fait 4 mois que j'ai fait ma demande pour un carnet de chèques mais je n'ai pas encore obtenu de réponse. » Ne trouvant pas de réponse à lui fournir, le préposé au guichet lui dira seulement : « Je vous comprends. » Excédé, le fonctionnaire lui rétorquera : « Non vous ne me comprenez pas car vous ne vivez pas mon calvaire. » Une réplique qui a mis en émoi l'assistance parmi laquelle nombreux étaient les usagers qui étaient dans le même cas que ce monsieur. Tout porte à croire que les services des chèques postaux sont à la source de tous ces problèmes qui s'abattent sur les détenteurs du compte CCP mais aussi des pauvres agents et autres guichetiers des différents bureaux de poste du pays qui encaissent malgré eux le courroux des premiers. Ils sont même accusés de traficoter dans la vente des chèques secours ternissant l'image de la poste. Renseignement pris, il semble que les services des chèques postaux auraient placé la charrue avant les bœufs dans leur opération d'informatiser leurs services avec la mise en circulation d'une carte magnétique et la suppression progressive avant qu'elle ne devienne définitive du chéquier. Force est de constater que la carte magnétique n'est pas encore opérationnelle et risquerait de ne pas l'être de sitôt, alors que le chéquier l'est au grand dam des usagers du CCP. Le ministère de tutelle est de ce fait interpellé par tous ces fonctionnaires pour qu'il soit mis fin à leur calvaire.