En attendant la réception d'un nouveau matériel sophistiqué, Algérie Poste affirme que la pénurie de chèques postaux ne sera résorbée qu'en octobre. Ramadhan, rentrée sociale et Aïd: trois rendez-vous cruciaux auxquels les citoyens doivent faire face. Néanmoins, en cette période de grandes dépenses, les citoyens, notamment les fonctionnaires, les retraités et les étudiants boursiers, vivent au rythme des retards enregistrés par les services d'Algérie Poste en matière de délivrance de chèques postaux. C'est un véritable cafouillage et un mécontentement général suscités par une telle situation et aggravés par le silence affiché des responsables. Or le courroux des titulaires de chèques postaux est à son comble, aggravé par la prochaine rentrée scolaire et le Ramadhan induisant des dépenses ruineuses. En effet, beaucoup de citoyens attendent, désespérément, leurs carnets de chèques postaux, dont la demande a été faite depuis des mois. Joint hier par téléphone, M.Bouffenara, directeur de la communication à Algérie Poste, a tenu à éclaircir certains points. Tout en reconnaissant des défaillances au niveau de la livraison des chéquiers, il a expliqué que cela est dû principalement aux pannes répétées des équipements «vétustes». Se voulant rassurant, il a affirmé qu'Algérie Poste a commandé un nouveau matériel sophistiqué entrant dans la confection des chèques postaux. Sa réception au port d'Alger n'est prévue qu'à la fin du mois courant. Ce matériel, a-t-il ajouté, sera opérationnel, au plus tard, au mois d'octobre prochain. De ce fait, des millions de fonctionnaires, de retraités et d'étudiants, ayant épuisé leurs chéquiers doivent prendre leur mal en patience en attendant de récupérer leur dû. Cette pénurie de chèques postaux, devenue récurrente, pénalise des milliers de ménages. En effet, des parents d'élèves, en particulier ceux ayant épuisé leurs carnets de chèques ne peuvent opérer des retraits sur leurs comptes pourtant bien alimentés et leur situation est, au demeurant, intenable. Des centaines d'entre eux attendent depuis des mois le renouvellement de leurs chéquiers bien qu'ils aient formulé la demande. En vain. Parmi eux se trouvent aussi de simples salariés et des pensionnés. «Cela fait deux mois que je suis sans carnet de chèques. A chaque fois que je vais aux nouvelles, on me somme d'attendre que le postier vienne me le remettre comme il se doit quand il sera prêt», s'est indignée désabusée Saliha, une dame rencontrée dans un bureau de poste. Quant à Hocine, enseignant de son état, la situation est plus grave. «N'ayant plus de chèques postaux en réserve, et attendant depuis des mois un carnet qui ne vient pas, je suis obligé d'emprunter de l'argent par-ci par-là pour entretenir mon ménage», a-t-il avancé. Ainsi, des commandes faites depuis des mois n'ont pas été satisfaites et les titulaires de comptes courant postaux, désarmés, se retrouvent impuissants devant cette situation des plus inextricables et des plus énervantes, notamment à la veille de chauds rendez-vous sociaux. Pour résoudre ce fâcheux contretemps, M.Bouffenara préconise le recours aux cartes de retrait magnétiques avant d'admettre «malheureusement, le client algérien ne fait pas confiance à la transaction financière numérisée». Plus de 50% de la clientèle d'Algérie Poste en possession d'une carte magnétique, à savoir 5,8 millions de cartes distribuées depuis janvier 2007. Toutefois, le tiers de ces clients n'utilisent pas les cartes leur préférant les chèques postaux. Et pour cause. Le plus souvent les distributeurs automatiques ne fonctionnent pas.