Malgré une très faible participation, la carte des législatives connaîtra une nouvelle redistribution des rôles à Constantine. Comme en 2002, cinq formations politiques se partageront les dix sièges à l'assemblée nationale avec une domination du FLN. Le parti de Abdelaziz Belkhadem maintient une position de « leader » en conservant ses quatre sièges, une note supérieure à la moyenne nationale, qui sera remarquée avec satisfaction par les responsables du parti. On notera ainsi l'élection, pour un second mandat consécutif, de Me Messaoud Chihoub, vice-président de l'APN sortante à la tête de la commission juridique. L'autre avocate élue, n'est autre que Habiba Behloul, une revenante après une première expérience de députée durant le mandat 1997- 2002, alors que les candidats Ahmed Khenchoul, DG de la Cnas et Ahmed Kharchi, directeur d'une résidence universitaire, font leur première entrée au parlement. C'est Haraket Moujtamaât Essilm (HMS) de Boudjerra Soltani qui s'impose comme la seconde force sur l'échiquier constantinois. Avec 1 2771 bulletins, soit 12,18 % des voix exprimées, le parti réussira à avoir deux sièges et sera représenté par Kamel Guergouri, professeur de physique à l'université de Constantine, et Hocine Azzizi, enseignant dans un CEM. La surprise de cette édition est venue du parti des travailleurs (PT) qui, avec 10693 voix, est parvenu à placer deux candidats à l'APN. Il s'agit de Farida Boulahbel, enseignante et première femme tête de liste à Constantine à décrocher un siège avec Abdelhamid Bouanik.« Un résultat très positif pour nous, ce qui prouve encore que le parti des travailleurs a une importante assise à Constantine, et que sa politique et son discours trouvent de nombreux partisans dans la troisième wilaya du pays », nous déclare Djelloul Djoudi, numéro deux du PT, qui avoue que même son parti ne s'attendait pas à un score pareil. « Ceci nous encourage à mieux préparer les élections locales en renforçant encore notre présence avec une plus grande mobilisation de nos militants à Constantine », ajoutera-il. Le recul constaté pour le rassemblement national démocratique (RND) à Constantine, depuis les élections de 2002 se confirme. Malgré l'effort considérable fourni par le parti durant la campagne électorale pour se faire une seconde jeunesse, à travers la mobilisation de ses grosses pointures, membres du gouvernement, la formation de Ahmed Ouyahia ne réussira à décrocher qu'un seul siège, revenant à Abderrahmane Rafaâ, secrétaire de wilaya. La grande déception de ces législatives est venue du côté d'El Islah, mené par Abdelaziz Boulahia, et qui sort d'une longue bataille juridique avec Abdellah Djaballah, désormais ex-patron du parti. Alors qu'il a annoncé avant la campagne un pronostic de quatre sièges, le parti d'El Islah n'aura finalement qu'un seul, revenant à Rachid Yayssi, titulaire d'un magistère en sciences politiques. Des leçons sont à retenir du scrutin du 17 mai qui semble donner les premiers indices des prochaines élections locales prévues dans six mois.