Pour le secrétaire général du parti, “la réussite est que le FLN reste la première force politique” du pays. C'est à un dur exercice que s'est prêté hier, Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général du FLN pour expliquer à la presse les résultats obtenus par son parti lors des législatives et le recul de son score de 63 sièges par rapport aux élections de 2002. “Le FLN demeure la première force politique, il reste la formation majoritaire à l'Assemblée nationale et il n'a opéré aucun recul. Et la réussite réside dans le fait que le FLN demeure encore la première force politique du pays”, tentera de convaincre M. Belkhadem lors d'une conférence de presse qu'il a animée au siège national de son parti à Hydra. “L'essentiel pour le bon élève est de rester toujours le premier de sa classe”, a-t-il encore indiqué à l'important parterre de journalistes de la presse nationale et étrangère présents sur place, non convaincu avant de s'appuyer sur des chiffres : “Le FLN est premier dans 37 wilayas, second dans 5 wilayas et premier dans 5 zones sur 8 dans l'émigration.” Pour étayer ses propos, il dira que les législatives de 2002 “sont différentes” de celles de 2007. “En 2002, les élections étaient boycottées par les partis implantés en Kabylie en plus des archs ajouté au fait que même les candidats à la députation avaient peur de se présenter à l'élection. Ceci en plus du fait que des gens ont été élus avec un nombre de voix dérisoire”, indique-t-il avant de poursuivre : “Il ne faut pas oublier non plus que le FLN a vécu une grave crise en 2004, et une profonde scission et cela n'a pas été facile de réunifier les rangs, de continuer à travailler et à militer au sein du parti pour le remettre sur les rails, et ce, grâce à la détermination des hommes et des femmes qui ont cru en lui.” Expliquant que la direction du parti avait misé initialement sur 140 sièges, Belkhadem dira que plusieurs députés élus sur des listes indépendantes rejoindront son parti. Il écartera, par ailleurs, toute démission de la tête du FLN “puisque nous avons obtenu la majorité”, justifie-t-il. Allons-nous vers une session extraordinaire du FLN ? “Non !” tranche-t-il expliquant qu'il n'est pas contre la tenue d'un conseil national que ce soit en session ordinaire ou extraordinaire pourvu que les conditions s'y prêtent. Sollicité sur la remise du rapport par Bouchaïr au président de la République, M. Belkhadem dira : “Interrogez-le lui-même”, en se démarquant du contenu de ce rapport : “Est-ce qu'en mettant un t-shirt à l'effigie de Ould-Abbès est une fraude ? Est-ce qu'en ne respectant pas l'ordre dans les bulletins de vote est une fraude ? Et puis le représentant du FLN a également remis en cause dès le début ce qui s'est passé dans le bureau de vote n°1 de Rouiba”, note-t-il. Interrogé sur le visage en mosaïque de la nouvelle Assemblée, le SG du FLN réfute ce qualificatif arguant que la nouvelle APN “est composée par les mêmes partis, le FLN, le RND et le MSP en plus de deux autres partis qui ont intégré le Parlement”. Evoquant ses priorités, M. Belkhadem en énonce trois : la révision de la loi électorale, la révision des codes communal et de wilaya ainsi que la révision de la Constitution. La révision de la loi fondamentale est proposée pour la prochaine session parlementaire par Belkhadem. Retour sur le jour du vote : l'euphorie avant les résultats finaux Jeudi. 10h15. Abdelaziz Belkhadem arrive au siège national de son parti à Hydra après avoir voté à l'école primaire El-Ghazali à El-Mouradia. Il entre dans la grande salle du rez-de-chaussée où se tiennent habituellement les conférences de presse, une salle aménagée pour la circonstance. Discutant à bâtons rompus avec les journalistes présents sur place, Belkhadem aura une phrase par rapport au taux de participation avant de quitter la salle : “Si le taux de participation aux élections s'avère faible, il ne faut pas l'attribuer aux appels au boycott car de tout temps le taux de participation aux législatives était faible !” 12h. Dans la grande cour du parti jouxtant la salle des opérations dans laquelle sont recueillies les informations liées aux élections émanant des wilayas, les responsables du parti ont prévu un déjeuner : “On sait qu'on n'aura rien à Tizi Ouzou, Béjaïa et Sétif. À Béjaïa, il y a un décalage entre la liste électorale et la mouhafadha”, explique un responsable du parti avant d'ajouter : “On a du mal à Alger ! Et l'abstention dans la capitale nous est profitable car c'est l'électorat du RCD et du FFS et le nôtre se trouve précisément à Alger-Ouest.” 17h. Point de presse de M. Belkhadem. “L'opération électorale se déroule dans des conditions normales”, note d'entrée le SG du FLN en réponse à une question des journalistes. Expliquant qu'il présentera la démission de son gouvernement tout de suite après la proclamation officielle des résultats des législatives, M. Belkhadem n'a pas voulu se prononcer sur sa reconduction ou non à la tête du nouveau gouvernement. Par contre, il a été catégorique quant à son attitude si son parti venait à perdre la majorité : “Si le FLN n'est pas classé première force politique, je démissionnerai de la tête du parti.” “Interpellé par rapport à la lettre adressée par Bouchaïr au président de la République, sa réponse : “S'il y a irrégularité qu'ils dénoncent, qu'ils annulent là où il y a problème car nous sommes pour la transparence des élections.” Et si la fraude profite au FLN ? “Je suis contre la fraude qui profite pour le FLN ou pour d'autres !” dira-t-il À 21h. Un autre point de presse de M. Belkhadem. 22h. Belkhadem se dirige vers la salle des opérations. Il s'informe des derniers résultats auprès des opérateurs sur place. Dans le même temps, un flash spécial est annoncé à l'ENTV. M. Belkhadem se met en face de la télé pour écouter le ministre de l'Intérieur qui annonce un taux de participation de 35%. Son téléphone sonne. “Merci, on a eu la majorité des bulletins en notre faveur !” “Merci !” 22h20. M. Belkhadem dira à quelques mètres de la porte de sortie du siège du parti : “Nous sommes premiers au niveau de l'ensemble des wilayas. Je vous donne rendez-vous demain ici à 16h et je reviendrai dans une heure et demi.” 22h25. En quittant le siège du parti, M. Belkhadem reçoit un coup de téléphone. “À M'sila, nous sommes, les premiers !” NADIA MELLAL