Sitôt les résultats des législatives connus, et bien avant leur validation par le Conseil constitutionnel, les partisans de Si Affif viennent encore une fois de s'illustrer en prenant tout le monde à contre-pied. Alors que l'affaire du siège du parti était encore pendante tant au niveau de la justice qu'à celui du siège central du parti, les redresseurs, qui viennent d'enregistrer l'élection à l'APN de 3 députés, auront pris d'assaut et par la force le siège de la mouhafadha de Mostaganem. Déjà durant la campagne électorale, le secrétaire général du FLN avait été contraint d'effectuer deux visites dans la région en l'espace de 72 heures. Dans l'unique souci d'atténuer les tensions entre les belligérants. Tensions qui s'étaient soldées par des altercations dans la salle omnisports de Bouguirat. C'est suite à ces événements que le sénateur Lazreg prendra l'initiative de se rapprocher du groupe des anciens députés rassemblés autour des enfants de chouhada, afin de préparer le retour à la normale. Abdelaziz Belkhadem, lors de sa dernière visite à la zaouïa de Ben Tekkouk, en plein cœur des Médjahers, avait recommandé la sagesse aux deux parties. Depuis le 22 mai 2003, après l'annulation d'un meeting avec l'ensemble des élus de la région ouest que devait présider Ali Benflis, alors secrétaire général du parti, le FLN était entré dans une zone de turbulences qui allait le déstructurer en profondeur. Depuis, la mouhafadha de Mostaganem avait été confiée à Mohamed Boudechacha, qui venait d'être nommé au bureau politique par le 8e congrès. Dès le mois de juillet, ce dernier finira par rejoindre le mouvement de redressement, provoquant l'arrivée à la mouhafadha du député Ahmed Latrouch. Ce n'est que le 29 janvier dernier que les redresseurs parviendront à retrouver une réelle représentativité, grâce à l'élection d'un nouveau bureau de la mouhafadha sous la houlette de Saïd Bouhadja, dépêché depuis Alger. Mais cette majorité absolue ne leur sera d'aucune utilité, leurs adversaires refusant de céder le siège de la mouhafadha. Cependant, un début de conciliation sera initié avec le sénateur Mohamed Lazreg, à qui les enfants de chouhada avaient confié les clefs du siège mostaganémois du FLN. Conforté par son élection à l'APN, le chef de file des redresseurs n'aura attendu ni la proclamation officielle des résultats, ni la désignation d'un mouhafadh consensuel par Abdelaziz Belkhadem, ni la décision de justice. Avec ses partisans, il vient de remettre à plat un consensus qui tenait à un fil. Cette démonstration de force est un signal en direction des responsables du vieux parti qui devront fatalement faire avec, à défaut de la subir.