Le tribunal correctionnel d'Alger a rendu hier son verdict dans l'affaire opposant le journaliste Arezki Aït Larbi à l'ancien directeur des prisons au ministère de la Justice. L'acquittement a été prononcé au bénéfice du journaliste, jugé pour diffamation. Dans sa déclaration rendue publique, le comité de soutien au journaliste salue « la décision du tribunal qui rétablit la vérité après une décennie de mensonges et de violation de droit ». C'est le « seul verdict juridiquement et moralement acceptable », commentait le journaliste. Un verdict qui met un terme à une « machination orchestrée pendant dix ans » contre Arezki Aït Larbi. Le correspondant des journaux français Le Figaro et Ouest France a été rejugé le 23 mai, à la suite d'une première condamnation par contumace à six mois de prison ferme prononcée en 1997. La plainte pour diffamation a été introduite par Abdelkader Sellat, ancien directeur des prisons du ministère de la Justice, suite à la publication dans le journal l'Evénement en 1994 d'une lettre ouverte à l'ex-ministre de la Justice, Mohamed Cherif Kherroubi. Dans la lettre en question, datée du 7 mars 1987, Arezki Aït Larbi avait fait état de témoignages de prisonniers du pénitencier de Tazoult (ex-Lambèse), soumis à des traitements inhumains et dégradants, et accusant le directeur de sévices. Les plaidoiries des avocats de la défense et les nombreux témoignages présentés lors du procès ont permis, selon le comité de soutien, de mettre à nu la dramatique condition pénitentiaire en Algérie et les sévices infligés aux détenus. Les révélations apportées lors dudit procès, en rapport justement avec des « atteintes graves à la dignité humaine » doivent être suivies de « l'ouverture d'une information judiciaire pour crime contre l'humanité ». Une demande que le comité de soutien réitère à l'adresse de l'actuel ministre de la Justice.