L'élan de solidarité est déjà mis en branle pour défendre et soutenir le journaliste Arezki Aït Larbi, correspondant des quotidiens français Le Figaro et Ouest-France, convoqué pour le 2 mai 2007 devant le tribunal correctionnel d'Alger (Abane Ramdane), afin de répondre pour une rocambolesque affaire de « diffamation ». Le Comité de soutien à Arezki Aït Larbi, composé d'avocats, de journalistes et de personnalités de la société civile, rappelle la genèse de cette affaire qui remonte à 1994, quand un directeur au ministère de la Justice, Abdelkader Sallat, déposa plainte contre le journaliste. Le juge d'instruction délivre, en août 1997, un mandat d'arrêt contre Arezki Aït Larbi, « acte inédit en matière de délit de presse, alors qu'une simple convocation suffisait en pareil cas », dénonce le comité, ajoutant, qu'en date du 10 décembre 1997, journée internationale des droits de l'homme, après un procès clandestin, le tribunal correctionnel de Sidi M'hamed prononce un jugement par défaut de six mois de prison ferme. Le comité souligne qu'Arezki Aït Larbi ne sera informé de ce verdict qu'en mai 2006, lorsque la police bloque le renouvellement de son passeport, en invoquant le mandat d'arrêt. Grâce à une large mobilisation en Algérie et en France, il récupère son passeport en novembre 2006. Cependant, l'affaire rebondit jeudi 26 avril 2007, lorsque le journaliste, voulant se rendre en France, est interpellé par la police des frontières qui décide, cette fois, d'exécuter le mandat d'arrêt. Présenté au parquet d'Alger le 28 avril au matin en présence d'une dizaine d'avocats qui se sont constitués spontanément pour assurer sa défense, le journaliste s'est vu signifier la cessation des recherches par le tribunal, qui a fixé le procès pour mercredi 2 mai. Les amis et collègues d'Arezki Aït Larbi indiquent que cette procédure d'exception, qui a duré une dizaine d'années, appelle plusieurs interrogations : pourquoi délivrer un mandat d'arrêt pour un délit de presse, contre un journaliste qui n'était ni en exil ni au maquis, alors qu'une simple convocation suffisait ? Pourquoi organiser un procès clandestin pour le condamner par défaut ? Pourquoi avoir gardé au secret le mandat d'arrêt et la condamnation, pour les déterrer, une dizaine d'années plus tard, pour on ne sait quelle obscure « bonne » cause ? Pourquoi le parquet d'Alger, ignorant la requête de son avocat et les instructions du ministère de la Justice, n'a pas procédé aux formalités nécessaires avant le 5 juillet 2006, pour lui permettre de bénéficier de la grâce présidentielle accordée aux autres journalistes poursuivis pour délit de presse ? Tout en condamnant cette procédure d'exception, le Comité de soutien à Arezki Aït Larbi invite le plaignant, Abdelkader Sallat, ex-directeur au ministère de la Justice, à se présenter devant le tribunal, le 2 mai 2006, pour permettre à chaque partie de défendre ses arguments dans un débat loyal et transparent. Le comité invite l'ensemble des citoyens épris de justice à se présenter massivement au tribunal d'Alger (avenue Abane Ramdane), mercredi 2 mai 2007, à 9h, en guise de solidarité. A signaler que le Comité de soutien à Arezki Aït Llarbi peut-être joint à cette adresse e-mail : comité[email protected].