C'est à partir de Bouira que la campagne moissons-battages est déclarée hier officiellement ouverte. Le ministre de l'Agriculture, Saïd Barkat, en visite lundi à Bouira, a tenu à souligner, devant un parterre composé de cadres et d'agriculteurs rassemblés au Musée du Moudjahid, la spécificité éminemment rurale de la wilaya qui détermine sa destinée agricole. A propos d'agriculture, le patron de ce département fera observer que l'acception qu'elle revêt, et qui fait que le secteur agricole vient immédiatement après celui des hydrocarbures dans notre pays, dépasse largement l'idée que l'on s'en fait traditionnellement et qui limitait toutes les activités à la seule production du blé et de l'orge. La diversité des filières agricoles soutenues, financièrement par l'Etat dans le cadre de son programme FNRDA, vise à travers une productivité de plus en plus performante au développement national et à s'imposer par conséquent comme une solution aux rentrées de devises générées jusqu'ici par le pétrole. La ruralité de la wilaya, loin d'être appréhendée comme un boulet avec ce que cela suppose comme préjugés défavorables, devient dans le lexique du ministre synonyme de vitalité et de développement invitant, par des mesures d'accompagnement concrètes, d'être préservée et encouragée. Mais à condition qu'on veuille bien s'établir dans les zones rurales, en développant des activités en rapport avec l'agriculture. L'habitat rural, l'école, les soins, l'eau, l'électricité suivront. A ce propos, le ministre a rappelé que la wilaya a bénéficié, dans le cadre de l'habitat rural, de 10 000 logements dont 2000 déjà réalisés. Reprenant le chiffre avancé par les autorités locales concernant la prochaine récolte évaluée à 1 400 000 q (blé et orge confondus), le ministre, qui s'est plu à rappeler le soutien de l'Etat en nette progression estimé à 14 milliards de dinars, a complimenté les producteurs pour leurs efforts en faisant savoir qu'il y aura prochainement un institut de grande culture, un complexe céréalier au marché de gros et un guichet unique au niveau de la CCLS pour faciliter la tâche aux céréaliers. Par ailleurs, le ministre qui a encouragé l'investissement local, à travers la création de minilaiteries, la collecte de lait et des unités de production capables d'exporter leurs produits, a invité tous ceux qui désirent acquérir une moissonneuse-batteuse à se rapprocher de son département. L'Etat participe à l'acquisition de ce matériel agricole qui fait 500 millions de centimes à hauteur de 40 %. L'acquéreur éventuel (pas besoin d'être agriculteur pour cela) pourra également verser 10% et le reste par mensualités pendant 3 ans.