Début du compte à rebours pour les Verts en prévision de la sortie capitale, samedi, face à la Guinée. Ce rendez-vous est le match de l'année pour les deux sélections. La Guinée, quart de finaliste à la dernière CAN 2006 en Egypte, était donnée favorite du groupe 8 par les observateurs. L'absence de l'Algérie lors du dernier tournoi au pays des pyramides a accentué cette perception du groupe où les Verts, à l'instar des Capverdiens et des Gambiens, ont été assimilés à de simples faire-valoir devant le Sily national, auréolés par leurs belles prestations sur les pelouses égyptiennes et les commentaires élogieux des médias. L'Algérie a bien tiré profit de sa position de challenger en brouillant d'emblée les cartes des uns et des autres. Débarrassée de la pression qui pèse sur les épaules d'un favori, l'équipe d'Algérie a su assumer son nouveau rôle. Celui d'une équipe qui avait des revanches à prendre, sur elle-même et sur le mauvais sort qui l'avait accompagnée durant les calamiteuses étapes des éliminatoires combinées de la coupe du monde 2006 et de la Can 2006. L'arrivée de Jean-Michel Cavalli comme sélectionneur, combinée à la fulgurante progression d'une bande de jeunes professionnels qui ont confirmé tout le bien et les commentaires qui ont précédé leur arrivée en sélection, ont donné à la sélection les contours d'une future grande équipe, peut-être dans la lignée de la légendaire sélection de 1982. L'Algérie récolte les premiers fruits de la très fructueuse politique menée par la fédération au lendemain du mondial asiatique que les Verts ont bien sûr raté. Cette orientation stratégique, fortement contestée à l'époque, s'est révélée payante. Lorsque la fédération a sollicité Antar Yahia, Karim Ziani, Nadir Belhadj, Mohamed Benhamou, Madjid Bougherra, Salim Arrache, Abdelmalek Cherrad, Mansouri, Boutabout... des voix se sont élevées pour prophétiser : « C'est des seconds couteaux qui évoluent dans les obscures divisions de l'Hexagone. » Les concernés se sont (bien) chargés d'apporter un cinglant démenti à ces assertions de bas étage. Aujourd'hui, tous ces joueurs sont ciblés par de grands clubs européens. Nadir Belhadj a signé à Lyon, Karim Ziani est convoité par Marseille et des clubs italiens, Anthar Yahia fait le bonheur de Bochum (Allemagne), à l'instar de ses camarades de la sélection, Nouredine Deham, Bouzid, Matmour, Chadli... qui participent chaque week-end au difficile championnat allemand de première et deuxième divisions. Le meilleur est à venir dans la mesure où tous ces jeunes n'ont pas encore atteint la plénitude de leurs moyens. Dans trois ans, ils auront vingt-sept, vingt-huit ans, l'âge de la maturité. L'engagement et l'investissement de Mehdi Meniri dans le projet sportif est un gage de la solidité sur laquelle repose dorénavant l'édifice que les responsables de la FAF ont bâti dans l'adversité, depuis cinq ans environ. La génération Yahia, Belhadj, Ziani est en train de gagner son pari. Celui de replacer l'Algérie à sa vraie place. Ceux qui font la fine bouche sur cette génération, au motif qu'elle est le produit de la formation française, « oublient » que les plus fortes sélections du monde sont des armadas de footballeurs qui évoluent en Europe, là où on trouve la crème du football mondial. Le football algérien n'a pas à rougir de cette situation. Il ne dispose pas de la puissance financière qui peut lui permettre d'emprunter une autre voie que celle de faire appel à des Algériens qui brillent en Europe. C'est la réalité (du moment) du football mondial. L'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, la France, la Belgique, les Pays-Bas et même l'Angleterre ont à un moment de leur histoire fait appel à des joueurs d'une autre nationalité pour défendre leurs couleurs... sans rougir ni regretter leur acte. L'Algérie n'a pas à nourrir le moindre complexe sur le sujet tant que les joueurs sollicités sont des Algériens et le revendiquent haut et fort. Ceux qui ont cherché à faire des amalgames à des fins inavouées ont lamentablement échoué. De Sousse à Barcelone en passant par Paris, les dignes héritiers de Rachid Mekhloufi, Mustapha Zitouni, Abdelghani Djadaoui, Mustapha Dahleb... font perpétuer une belle tradition.