Les pharmaciens des officines de la wilaya d'Alger sont contraints, depuis quelques jours, de fermer leurs pharmacies à partir de 19h 30. L'instruction a été donnée par la direction de la santé d'Alger (DSP) laquelle a aussi instauré une garde de 24h. La décision a suscité de vives réactions des pharmaciens qui affirment que la législation en vigueur ne prévoit aucune obligation au pharmacien d'officine d'assurer une garde de nuit. Par ailleurs, des citoyens se sont aussi plaints de la nouvelle « réglementation » qui a tout de même pénalisé nombre d'entre eux. La mise en application de cette directive a soulevé de vives protestations parmi les pharmaciens. Ils évoquent le problème de sécurité en étant ouvert toute la nuit surtout dans certains quartiers de la capitale. Le problème a été posé au niveau du syndicat des pharmaciens d'officine, SNAPO, qui lui a saisi les autorités sanitaires, à savoir le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et la DSP. Des discussions sont en cours entre les deux parties pour tenter de trouver des solutions à ce problème. Selon le porte-parole du SNAPO, M. Belambri, des réunions de travail ont été organisées. « Deux réunions successives se sont tenues. La première entre le bureau d'Alger et la direction de la santé, la seconde aura permis au bureau national de présenter une série de propositions au directeur de la pharmacie au niveau du ministère de la Santé », explique-t-il en précisant que la proposition du SNAPO consiste à respecter le calendrier suivant, c'est-à-dire que les pharmaciens ouvrent les pharmacies de 8h à 22h, avec obligation de ne pas fermer avant 19h. La tranche 19h-22h reste à l'appréciation de chacun. Au-delà de 22h, une prochaine réunion de travail en précisera les modalités, a-t-il signalé. Contacté par nos soins, le directeur de la direction de la santé, M. Rabia, confirme que cette nouvelle instruction émane de son département mais dans « le souci de répondre aux objectifs de ma mission. Celui, entre autres, de satisfaire les besoins de santé de la population. L'approche proposée, que nous considérons généreuse, a pour objectif de rendre accessible la dispensation des médicaments tout au long de la journée et de la nuit. Le dispositif de garde que nous avons instauré vient en complément afin d'assurer une permanence en matière de dispensation des médicaments. Les pharmaciens évoquent les problèmes sécuritaires, chose que nous comprenons parfaitement, les discussions sont toujours en cours et toutes les propositions sont les bienvenues », dira-t-il. Pour le DSP, la question ne pose aucun problème étant donné que « nous sommes en situation de concertation », a-t-il ajouté.