Les opérations d'audit et de consultation, appelées data-rooms, organisées par les six banques internationales préqualifiées pour la privatisation du Crédit populaire d'Algérie (CPA), s'achèveront à la fin du mois en cours, a indiqué hier à l'APS la ministre déléguée à la Réforme financière, Mme Fatiha Mentouri. Ces opérations, entamées le 21 mai dernier, devaient se terminer à la fin juin, mais elles ont connu une étape complémentaire « en raison du doublement de volume » d'audit effectué par les banques concernées, a précisé la ministre. Selon elle, « le délai qui était imparti initialement n'avait pas permis aux banques préqualifiées d'opérer cette consultation totale dans le cadre des data-rooms ouverts à cet effet ». Les data-rooms sont des opérations d'audit où il s'agira de connaître avec plus de précision l'évaluation physique, la structure générale, le réseau ou la politique des crédits du CPA ainsi que l'environnement bancaire en Algérie. Ces audits doivent être suivis de la remise par les banques des offres techniques et financières qui seront soumises à examen par une commission ad hoc. Les six banques préqualifiées sont BNP Paribas (France), Citibank (Etats-Unis), Crédit agricole (France), Natexis-Banque Populaire (France), Santander (Espagne) et Société Générale (France). Mme Mentouri a indiqué que « le processus de privatisation du CPA se poursuit normalement », et que l'opération « devrait aboutir avant la fin 2007 ». Le gouvernement, faut-il rappeler, a décidé de procéder à la privatisation partielle du CPA en cédant un bloc de 51% à un partenaire stratégique unique, conservant ainsi une participation de 49%. En septembre 2006, le capital de la banque avait été augmenté de 4 milliards de dinars pour atteindre 29,3 milliards de dinars sur décision du Conseil de la monnaie et du crédit. Le Crédit populaire d'Algérie (CPA) a réalisé un bénéfice net de 7,9 milliards de dinars (environ 110 millions de dollars) en 2006 sur un bilan total de 487,86 milliards de dinars. Par ailleurs, la ministre déléguée à la Réforme financière a déploré la faiblesse de l'intermédiation bancaire en Algérie tout en considérant que cette insuffisance reflétait avant tout le manque de performances dans d'autres secteurs d'activité. La ministre a jugé « anormal » le fait constaté que le taux d'intermédiation bancaire soit inférieur à 50%, ce qui signifie que moins de 50% des fonds collectés par le circuit bancaire sont aujourd'hui accordés par les banques sous forme de crédits à l'économie et/ou aux particuliers. Les ressources collectées par les banques ont atteint 3400 milliards de dinars à fin 2006, soit environ 54% du PIB, a ajouté la ministre.