Relancé en 2005, le processus de privatisation du Crédit populaire d'Algérie (CPA) devrait connaître son épilogue deux années après, selon les assurances du gouvernement à l'époque. Mais coup de théâtre, le 24 novembre 2007, le ministère des Finances annonce la décision de « surseoir » à l'opération. Décision inattendue et qui intervient à deux jours de l'ouverture des plis pour les offres financières. Le ministère a justifié ce gel par l'attente d'une meilleure visibilité sur les marchés financiers internationaux marqués par la crise internationale des crédits hypothécaires. En attendant d'avoir une meilleure idée sur l'impact non encore évalué de cette crise, il a été décidé de « surseoir » au processus de privatisation, avait-on alors expliqué. Si certains analystes et experts n'ont pas manqué de voir en la décision du ministère une volonté de mettre un frein à la privatisation de la première banque publique algérienne, la ministre déléguée à la Réforme financière, Mme Fatiha Mentouri, a indiqué récemment que le processus reprendra lorsque les banques candidates « seront prêtes » et aussi « lorsque les incertitudes s'apaiseront et que l'on verra plus clair ». Une manière pour elle de signifier que le gouvernement n'est pas revenu sur sa décision de privatiser cette banque. Six banques étaient préqualifiées pour la reprise de 51% du capital de la banque publique : les banques françaises BNP Paribas, Crédit agricole, Société Générale et Natixis Banque populaire, la banque américaine Citibank et l'espagnole Santander. Après un premier retrait de la banque espagnole Santander, la Citibank a décidé de se retirer « momentanément », alors que le Crédit agricole a demandé le report de la date limite de remise des offres. Le 21 mai dernier, les opérations d'audit et de consultation, appelées data-rooms, sont entamées par les banques internationales préqualifiées. Les offres techniques des banques candidates avaient été quant à elles déposées début octobre 2007.