La décision prise dernièrement par l'exécutif de la wilaya vise, d'après le directeur des transports, « dans un premier temps à venir en aide aux écoliers des agglomérations des communes de Beni Zid, Chreaâ, Aïn Kechra, Ouled Attia... L'enveloppe dégagée nous a déjà permis d'établir des conventions avec plusieurs transporteurs privés afin d'assurer le transport des écoliers durant le premier trimestre. Après cette période, nous allons établir un bilan plus exhaustif pour décider soit de la reconduction de l'opération soit, dans le cas où cette opportunité ne pourrait pas être retenue, penser carrément à équiper les communes déficitaires en moyens de transport ». Cette décision, très bien accueillie aussi bien par les parents que par les APC concernées, est venue à temps alléger les souffrances des élèves de plus de 20 hameaux. Elle vient aussi rappeler les dures réalités de la scolarisation dans des régions où le simple fait d'arpenter le chemin de l'école constitue un véritable parcours du combattant. A Beni Zid, à titre d'exemple, il arrivait aux 500 élèves du hameau de Agna de parcourir 8 km à pied pour rejoindre leurs bancs d'école. Après la récente décision de la wilaya, ces élèves vont enfin bénéficier des commodités du transport. Un acquis qui a été, selon les déclarations d'un des adjoints du président de l'APC, vivement salué par la population « vu l'importance du nombre d'élèves de Agna, nous avons convenu, suite à des conventions nous liant aux transporteurs, de programmer cinq rotations pour cette seule localité ». D'autres hameaux dans la même commune ont également bénéficié de la même opportunité à l'exemple de Zarrouba, Chaâba, Lembatal Louila et Tahra, alors que l'éventualité de desservir d'autres localités serait, selon les dires du vice-président, à l'étude. « Nous sommes en train d'élaborer des propositions pour faire bénéficier les élèves de Laâzilat et Douar des mêmes avantages tout en renforçant les autres dessertes », dira le même élu tout en précisant que l'opération a été difficilement mise en pratique : « Les transporteurs n'ont pas été assez intéressés par les conventions proposées bien qu'elles soient très avantageuses, puisque la wilaya leur propose 3 DA par kilomètre pour chaque élève transporté. » Cette remarque a d'ailleurs été relevée par le président de l'APC de Aïn Kechra, qui témoigne que « les transporteurs ne se sont pas bousculés ». Et l'argument de l'état des routes ne semble a priori pas constituer un facteur pour l'abstinence des transporteurs puisque, comme le mentionneront plusieurs élus des communes concernées, « plusieurs dessertes ont été couvertes malgré l'état dégradé des chaussées alors que d'autres ont été boudées ». Pour Aïn Kechra, plusieurs agglomérations ont également été touchées par cette opération. Hjar Mefrouche, Batha et Safsafa sont ainsi desservies en attendant de poursuivre l'opération qui devrait, selon les dires du président de l'APC, concerner aussi Boushaba, Bousnane, Boudoukha et Ezzène. Le P/APC tiendra à mentionner : « Le nombre d'habitants de ces agglomérations est nettement important et si pour le cycle primaire le problème de transport ne se pose pas vu l'existence d'écoles de proximité, les collégiens et les lycéens vivent réellement un grand obstacle. D'autant plus que le chef-lieu de commune abrite 3 CEM, 1 lycée et un centre de formation. » La même opération a concerné également la commune d'Ouled Attia, dont le président se dit très satisfait de cette opportunité « venue à temps combler les lacunes enregistrées et que la commune ne pouvait à elle seule satisfaire ». Dans cette commune, les élèves des hameaux d'El Ouelja, de Lemkatal, de Khiama, d'Oued Ledjbal et de Siouane bénéficieront dorénavant d'un transport gratuit en attendant, là aussi, de généraliser l'opération. Ce qui ne pourrait se faire, selon les déclarations du directeur des transports, sans l'apport fort attendu du ministère de la Solidarité nationale. A cet effet, nous croyons savoir que des demandes expresses ont déjà été faites auprès du département d'Ould Abbès pour combler un déficit qui mine toute une wilaya. Il reste cependant à mentionner que cette opération, qui constitue une première pour la wilaya de Skikda, représente déjà une grande réussite, ne serait-ce que par le temps assez court qu'elle aura pris entre sa décision et sa mise en pratique et par le fait d'avoir été menée et suivie par des directions de l'exécutif (transport et éducation).Car, faut-il encore le rappeler, Skikda nous a tellement habitués à des « délibérations et à des décisions » qu'on oublie une fois la porte de l'hôtel Essalam franchie. C'est déjà cela de changé et c'est déjà beaucoup au grand bonheur des populations marginalisées et dont on ne se souvient que le jour des élections locales.