En une vingtaine de jours, l'APC de Constantine a lancé des travaux de peinture et de toilettage dans les deux principaux marchés de la ville, celui de Boumezzou, situé à la place du 1er Novembre, suivi par le marché Bettou du Boulevard Belouizdad. Une opération annoncée dès le début à grands coups de publicité, renforcée par un tapage médiatique qui laissait croire à des merveilles aux Constantinois. Le « maquillage » des services communaux a été percé à jour mardi dernier, lors de la réouverture du marché Bettou, où les quelques citoyens ayant choisi de reprendre leur destination préférée pour faire leurs emplettes, ont été choqués : en fait l'activité commerciale n'a pas réellement repris, et durant toute la journée la plupart des commerces étaient encore fermés. « La commune n'a pas informé les concernés après neuf jours de fermeture, elle a préféré temporiser encore avant de contacter les locataires des stands le matin même », nous disent des vendeurs exaspérés par la teneur des travaux qui n'auront été que de simples rafistolages. Malgré les propos tenus par le P/APC sur les ondes de la radio avant l'entame de l'opération, les gens de passage n'ont vu que des murs à moitié repeints, alors que la partie supérieure garde toujours des salissures remontant à plusieurs années. Les fenêtres, d'un autre âge, n'ont même pas été rénovées, alors que les vitrages, cassés et noircis par la poussière, caractérisent encore l'éternel décor du marché Bettou. Certains commerçants, rencontrés sur les lieux, n'ont pas manqué de signifier leur désapprobation, après plusieurs jours sans activité. « C'est un manque à gagner que nous avons sacrifié en contrepartie d'un travail bâclé », proteste un marchand de fruits. En somme, l'opération dont le montant n'a pas été révélé, n'a pas réglé le problème de l'étanchéité de la toiture, que les autorités ont affirmé avoir repris il y a quelques années, et qui persiste toujours, alors que les regards d'évacuation des eaux de nettoyage sont toujours bouchés. Le cas du marché Bettou rappelle aussi celui de Boumezzou, qui a connu les mêmes rafistolages durant la seconde semaine du mois d'août. Hormis le nettoyage des allées, rien n'a été fait pour les conduites d'évacuation des eaux pluviales, ni pour l'éclairage, qui demeure encore insuffisant sur la partie centrale. Les bricolages de fin de mandat de la commune de Constantine, et qui devront s'étendre encore aux marchés de Souk El Asser, de Sidi Mabrouk et de Fadila Saâdane en disent long sur le réveil tardif et précipité de la municipalité après un long sommeil.