Dans la deuxième ville du pays, capitale de l'Ouest algérien, Oran, il n'existe de permanence en matière de chirurgie dentaire dans aucun des dizaines de polycliniques et centres de santé relevant du secteur sanitaire et disséminés à travers toute l'étendue de la wilaya. Le service des urgences médicochirurgicales fonctionne bien jour et nuit, dans des conditions d'accueil et de prise en charge qui laissent à désirer - selon certains - mais avec de jeunes médecins, chirurgiens et paramédicaux, dont beaucoup font de leur mieux avec les moyens dont ils disposent. Mais, la malheureuse où malheureux qui subit une attaque aussi foudroyante qu'intempestive d'une rage de dent, à l'heur où il s'apprête à dormir, c'est le calvaire. Il n'aura qu'à s'en remettre au Tout Puissant et se diriger vers un cabinet privé pour soulager cette douleur lancinante qui ne laisse aucun répit. Seulement, il faut y mettre le prix : une simple extraction de dent peut coûter jusqu'à 1 600 DA. Les praticiens qui ont fait de longues études, souvent dans des conditions difficiles, doivent gagner leur vie. C'est incontestable. Mais ils ont aussi une fonction éminemment sociale qui consiste à soulager les patients. Surtout lorsqu'il s'agit d'une rage de dent qui se pointe à une heure impossible. Certains chirurgiens-dentistes privés, que Dieu leur pardonne, pensent qu'il faut profiter de la souffrance qui enlève au patient toute faculté de réflexion et se trouve donc contraint de débourser le montant exigé, non sans surprise. Il faut espérer que les responsables du secteur sanitaire de la wilaya d'Oran puissent se pencher sur cette situation et envisager la mise en place d'un service de stomatologie, notamment au niveau des UMC.