Avec son émission Daily Show diffusée sur la chaîne du câble Comedy Central, et depuis cette rentrée reprise sur la chaîne française Canal Plus, l'humoriste Jon Stewart caricature l'actualité mise en scène par les acteurs politiques américains. Le show a reçu récemment un Emmy Award, au titre de « meilleure émission de divertissement ». En ingrédients qui dopent son audimat il y a bien sûr toute une brochette sans cesse regarnie de vedettes de la politique et du show bizness conviée en son plateau. A l'instar des Jimmy Carter, John Kerry ou Rudolph Giuliani, candidat républicain à la présidentielle 2008. La presse européenne spécialisée ne cesse de s'interroger sur le pourquoi du tel succès remporté par le « produit ». La cible préférée de l'émission est de pointer les mensonges de la classe politique. Au cœur de cette cible est visé pas moins – et systématiquement - que Georges Bush junior, depuis son premier discours sur l'état de l'Union en 2005. Sous forme de montage d'extraits de sa déclaration, truffée de réflexions sardoniques, la vidéo de l'émission continue avec succès sa seconde vie sur la Toile. La devise de ce journal enregistré en public est simple : "Un présentateur, cinq correspondants. Zéro crédibilité ?" Il passe pour l'un des talk-shows les plus influents auprès des Américains de moins de 35 ans. Cité parmi les cent personnalités influentes des USA, le département de journalisme et de communication de masse de l'université de Géorgie a aussi décerné à la vedette un Peabody Award pour son traitement des élections présidentielles de 2000 et 2004. Alors satire politique ou parodie, ce show ? Au cœur des réponses rappelons le mot de Noam Shomsky sur les intérêts des grosses firmes mondiales, en particulier de la communication liée au divertissement : « On vit dans ce monde, pas dans un univers imaginaire. Dans ce monde il existe des institutions tyranniques, ce sont les grandes entreprises. C'est ce qu'il y a de plus proche des institutions totalitaires. Elles n'ont, pour ainsi dire, aucun compte à rendre au public, à la société ; elles agissent à la manière de prédateurs. Pour s'en défendre les populations ne disposent que d'un instrument : l'Etat. Or ce n'est pas un bouclier très efficace car il est, généralement, étroitement lié aux prédateurs. »