En lisant le communiqué de l'audition du ministre des Travaux Publics par le président de la République, avant-hier mardi, on constatera que le projet du port de pêche d'El Marsa n'y figure pas, alors que celui-ci est à la traîne depuis mai 2002. Même lors de la visite de travail qu'il avait effectuée dans la wilaya le 29 mai dernier, le Chef de l'Etat n'a pas eu droit aux explications nécessaires sur la situation exacte de ce chantier, dont le taux de réalisation n'atteint que 70% depuis 6 ans. Or, les responsables en charge du secteur lui avaient brossé un tableau plutôt reluisant de l'état des lieux. En cachant la vérité, ces derniers avaient certainement peur de provoquer l'ire du premier magistrat du pays, mais cela n'a pas pour autant réglé le problème, puisque les travaux étaient, il y a quelques semaines, totalement à l'arrêt. La réalisation du marché avec l'entreprise de réalisation, SOTRAMO, est à l'origine sans doute de ce énième blocage, dont les conséquences néfastes se font nettement sentir sur l‘ouvrage qui a coûté jusque-là pas moins de 300 milliards de centimes. La relance du chantier tarde à être effectuée en raison, semble-t-il, du manque d'intervenants spécialisés dans les travaux maritimes, qu'ils soient publics ou privés. Pourtant, le président de la République avait, à maintes reprises, insisté sur l'octroi de marchés de cette envergure à des entreprises étrangères qualifiées, « capables par leur savoir-faire et leur expérience dans le domaine de réaliser des œuvres de qualité et en un temps record ». Force est de constater, malheureusement, que cet appel n'a pas été entendu, dans la mesure où les gestionnaires concernés ont continué à faire confiance à une entreprise nationale qui rencontrait, pourtant, de sérieuses difficultés financières et autres. Espérons que cet épisode malheureux sera mis à profit par les responsables du secteur pour choisir un outil de réalisation performant, en mesure de prendre en charge les travaux restants.