Six morts, près de 4000 ha de forêt et de maquis partis en fumée et d'importants dégâts dans l'agriculture. La wilaya de Tizi Ouzou a connu une saison catastrophique. Quelles sont les mesures à prendre pour réduire les risques du sinistre à l'avenir ? Cette question était au centre des débats lors du dernier conseil exécutif de wilaya. Analysant le plan antifeux pour l'année en cours, le conservateur des forêts a indiqué que les travaux préventifs prévus par le décret 87-44 du 10 février 1987, relatif à la prévention contre les incendies dans le domaine forestier national et à proximité, ne sont que partiellement réalisés par les différents organismes. Les insuffisances relevées ont trait notamment au non nettoyage des accotements, la prise en charge de l'éradication des dépotoirs, et la réalisation de bandes de protection sous les lignes de haute tension. « Les moyens prévus dans le plan feux de forêt ne sont pas mis à la disposition des secours. La plupart des organismes retenus par le dispositif n'assurent que rarement leurs permanences. Dans la majorité des cas, seul le gardiennage est assuré », a-t-il déploré. Pour parer à cet état de fait, le même responsable recommande « des mesures à même de répondre à la réalité du terrain à savoir, une gestion plus efficace de la campagne ». Comment ? Dans le domaine forestier, il préconise, entre autres, le recrutement des ouvriers vacataires avant le mois de juin et l'augmentation des moyens matériels. Les communes sont également interpellées par la Conservation des forêts pour entreprendre des travaux de nettoiement des accotements, la sécurisation des décharges autorisées par une bande de protection de 50 m, l'interdiction de l'incinération des déchets, l'éradication des décharges sauvages, l'installation d'une brigade de surveillance et de lutte au niveau de chaque commune à risque et leur dotation de moyens d'intervention. « Eu égard à toutes les situations vécues dans le nord du pays, notamment dans la wilaya de Tizi Ouzou, la création d'un fonds propre à la wilaya, pour la prévention et la lutte contre les incendies à travers les communes à risque majeur est à envisager », a conclu le conservateur des forêts. Lui succédant, le représentant de la Protection civile fera état de son côté des contraintes qui perturbent le plan d'intervention des sapeurs-pompiers. Il s'agit notamment de la complexité du relief de la région, l'insuffisance dans le réseau des pistes (forestières et agricoles) et des points d'eau, l'exécution partielle des mesures préventives et la lenteur dans la mobilisation des moyens de lutte. L'intervenant a noté par ailleurs l'absence de pouvoir de décision pour le déploiement des moyens au niveau des communes en particulier les week-ends et jours fériés, le manque de qualification des groupes d'intervenants communaux en matière de lutte contre les feux de forêt, la présence de décharges sauvages à proximité des massifs forestiers ainsi que les conditions difficiles d'évacuation des populations.