La wilaya de Tizi Ouzou est exposée au risque inondation. Chaque année, les intempéries provoquent des dégâts importants entraînant parfois des morts et des blessés ainsi que des sinistrés. Quels sont les moyens à mettre en place pour prévenir ces catastrophes à l'approche de l'hiver ? Cette question était au centre des débats lors de la réunion du conseil exécutif de wilaya consacré aux préparatifs de la saison hivernale. Selon un exposé présenté par la direction de la protection civile, « la région, qui se situe sur la zone de contact et de lutte entre les masses d'air polaire et tropical, enregistre entre 600 à 1000 mm de précipitations qui peuvent tomber en quelques semaines sous forme de pluie et de neige ». Toutefois, les orages diluviens et le débordement des oueds ne sont pas les seules causes des désagréments climatiques répétitifs qu'a connu la wilaya ces dernières années. Des négligences humaines liées au non-respect des mesures préventives sont souvent pointées du doigt. Il s'agit notamment de l'absence des drainages des eaux, le manque d'actions d'entretien et de nettoyage, le sous-dimensionnement des canalisations par rapport à la pluviométrie, l'insuffisance des avaloirs dans les quartiers à forte concentration urbaine et la réalisation de constructions dans des zones inondables. Et dans ces cas, les conséquences ne peuvent être que dramatiques : pertes humaines, rupture des infrastructures routières, blocage des routes, éboulements, effondrements, dégradations par infiltrations, érosion des terres. En 2007, huit localités en l'occurrence Tizi Ouzou, Draâ Ben Khedda, Ouadhias, Draâ El Mizan, Bouzeguène, Boghni, Tigzirt et Azeffoun ont été touchées par ces intempéries. Bilan : 4 morts, des dizaines de familles sinistrées et d'importants dégâts matériels. En 2005, plusieurs régions de haute Kabylie ont frôlé la catastrophe quand la neige a bloqué des villages entiers provoquant des difficultés d'approvisionnement. L'on a dénombré 6 décès et 51 blessés. Les intempéries ont causé également l'effondrement d'une dizaine de maisons et la perturbation du trafic routier. En 1998, une partie des villes d'Azazga et de Aïn El Hammam ont connu des glissements de terrains endommageant des infrastructures et des routes. De 1974 à 2008, l'historicité du risque, rappelé à l'occasion de cette rencontre, est sans ambages : La wilaya de Tizi Ouzou est sérieusement menacée par les inondations. Pour éviter le pire, les responsables de la protection civile ont préconisé la mise en place des « plans inondation » aux différents échelons (wilaya, communes et unités). Autres suggestions : l'élaboration d'un programme de prévention à court et moyen terme, consolidation des zones à risques d'éboulements, protection des berges, élaboration d'études de danger pour les différents barrages et oueds en faisant apparaître les scénarios d'accidents de rupture et de débordements. « L'installation d'une commission de suivi et de réflexion sur les modalités des plans préventifs et organisationnels, qui reposent essentiellement sur l'historicité, la localisation du risque pour permettre d'arrêter des actions à entreprendre, s'avère une priorité qui s'inscrit dans le cadre de la planification et du développement durable », ont encore plaidé les responsables de la protection civile insistant par ailleurs sur la sensibilisation sur le respect des mesures préventives.