A voir l'animation peu coutumière dans les différents services de la wilaya, y compris ceux externes depuis l'installation du nouveau premier responsable, l'on a l'impression que ce dernier s'est engagé dans une mise à niveau « ISO 9000 » de l'institution. Plusieurs agents et cadres ont même affirmé que l'exécutif ne tardera pas à mettre en application un processus de « modernisation des mentalités » pour arrêter la stagnation économique et sociale qu'a connue la région ces cinq dernières années. L'on dira pourtant que lors de la cérémonie de passation de consignes qu'il avait présidée, le ministre de l'Intérieur avait dressé un bilan positif des activités du wali partant. Or les mines dubitatives et les sourires moqueurs et ironiques des fonctionnaires et des élus indiquaient le contraire. Ce qui expliquerait la mise à l'écart de certains habitués des cercles d'influence décidée par le nouveau responsable de l'exécutif. Plusieurs élus auraient même demandé un contrôle approfondi des dépenses faramineuses prétendument engagées lors de la visite du président de la République ou celles des ministres en visite de travail et d'inspection dans la wilaya. Au plan économique, outre l'invitation faite aux responsables de la société indienne de sidérurgie de s'adresser à l'ANEM pour tout recrutement, le wali a ordonné à ses collaborateurs d'accompagner sur le terrain les vrais investisseurs dans des projets créateurs de richesses et d'emplois. La croissance des entreprises publiques et des sociétés privées figure également dans le lot de ses préoccupations. Ces objectifs et bien d'autres s'inscriraient dans une démarche engagée autour des trois grandes compétences traditionnellement dévolues à la wilaya : l'aménagement du territoire, l'économie et la formation professionnelle. L'autre nouveauté relevée par le commun des mortels porte sur les visites de travail. Contrairement à son prédécesseur toujours accompagné d'une armada de gardes du corps, membres du protocole, du cabinet et de l'exécutif, Zoubir Bensebane, l'actuel wali, évite tout encombrement autour de sa personne. Conduisant lui-même son véhicule de service, il effectue seul les sorties sur terrain, dans les lieux publics, hôpitaux et les administrations. Ce qui lui a permis de découvrir de nombreuses anomalies dans la gestion de différents secteurs. L'on a cité le marché relatif aux travaux de réhabilitation du boulevard longeant la plage Rizzi Amor, les attributions des logements sociaux et celle des lots de terrain, les opérations lancées par la direction de l'agriculture, notamment les concessions agricoles, les unités de froid... Ces résultats préliminaires ont imposé aux walis de Annaba d'entamer une revue des effectifs.