Une véritable catastrophe écologique s'est abattue hier sur les rives de la Crimée. Une violente tempête survenue hier dans la mer Noire, et plus précisément dans le détroit de Kertch séparant la Crimée des côtes russes, a provoqué le drame en brisant un pétrolier russe en deux engendrant le déversement de 1300 tonnes de mazout dans la mer. Sous des rafales de vent de plus de 120 km/h et des creux de vague de cinq mètres, le tanker russe Volganeft chargé de 4700 tonnes de mazout s'est disloqué après la rupture de la poupe qui s'est détachée du pétrolier pourtant à l'ancre. Par miracle ou par chance, les 13 membres de l'équipage sont saints et saufs. Trois remorqueurs, deux russes et un ukrainien, sont intervenus pour lier avec des câbles la proue afin d'arrêter sa dérive. Un avion ukrainien et un hélicoptère russe attendent que les conditions météo soient meilleures afin d'intervenir à leur tour. La difficulté d'intervention pour colmater la fuite de fioul risque d'élargir la marée noire. Il se trouve que la situation du tanker n'est pas la seule résultante de la violente tempête. Si sept navires sont en situation de détresse, trois cargos ont coulé sous l'effet de la tempête, exacerbant ainsi l'atteinte écologique provoquée dans la mer Noire. Deux des trois cargos naufragés étaient chargés de soufre et le troisième transportait 5600 tonnes de ferraille. Le Volnogorsk, premier cargo russe transportant 2400 tonnes de soufre, a coulé dans le port de Kavkaz, a annoncé le ministère russe des Situations d'urgence en notant que les neuf membres de ce navire ont réussi à rejoindre le rivage sur un canot de sauvetage. L'équipage du second cargo russe, le Nakhitchevan, n'ont pas eu cette chance, puisque seuls 3 marins sur les 11 que compte ce cargo ont pu être retrouvés. Les 15 personnes composant l'équipage du troisième cargo ayant coulé, transportant des tonnes de ferraille, n'ont malheureusement pas pu être sauvées. Un cargo turc s'est échoué quant à lui sur les côtes sud de la Russie, près de Gelendjik. La facture écologique est considérable, et les ONG le prédisent déjà. A peine l'information connue, la nappe de fioul échappée du pétrolier russe a été qualifiée de « très grave catastrophe pour l'environnement ». Le facteur aggravant la présente situation écologique est le fait que le vent pousse le fioul à couler jusqu'aux profondeurs de la mer, ce qui rend son élimination pratiquement impossible, souligne le numéro deux de l'agence nationale russe de l'environnement. Rosprirodnadzor estime que la marée noire du détroit de Kertch est bien plus grave que le récent écoulement de 250 tonnes de produits pétroliers dans la baie de San Francisco. Plusieurs mouvements écologistes russes ont dénoncé cette catastrophe, en prédisant des conséquences désastreuses dans une année et même au-delà encore, sur l'eau et les côtes. Le soufre est encore plus néfaste, soulignent les écologistes qui craignent pour l'équilibre de la biodiversité.