La nuit du samedi 13 au dimanche 14 novembre a vu se produire un drame au port d'Alger. De violentes intempéries se sont abattues sur le littoral algérien, provoquant des vagues de 8 m de hauteur. Seize marins ont, ainsi, perdu la vie dans le naufrage du céréalier Béchar, navire vétuste appartenant à la Compagnie nationale de navigation (Cnan-Group), en rade depuis un an. Aussi, le vraquier Batna, en rade depuis trois ans, a échoué sur les rochers des Sablettes. Il a été violemment drossé par la houle et les rafales de vent, avant de « stagner » dans sa place promise ! Un autre navire, le Wanda de Turquie, a également subi la « colère de la mer ». L'un de ses matelots a été « avalé » par la mer et d'autres ont été blessés. Les autres ports d'Algérie ont été également secoués par la tempête, venue d'Europe. Plusieurs navires dans les ports de Béjaïa, de Djendjen, d'Arzew et de Skikda ont vu leurs amarres se rompre, sans engendrer de grands dégâts. S'en sont suivies, au lendemain du drame, des accusations mutuelles entre le PDG de la Cnan-Group et le syndicat de la marine marchande, le Snommar. Depuis, les deux parties ne cessent de croiser le fer sur la gestion de la catastrophe. Le syndicat a mis en cause la direction de la compagnie pour n'avoir pas engagé les secours en urgence pour sauver les membres de l'équipage. Le PDG a jeté l'anathème sur le commandant de bord, mort, en doutant de ses capacités. Cette polémique, qui ne semble pas se terminer de sitôt, a déjà fait couler beaucoup d'encre, et elle continuera à le faire encore, sans que la vérité ne soit totalement faite sur la réalité du drame. Une enquête a été diligentée par le ministère des Transports pour faire la lumière sur cette horrible tragédie. Ces résultats ne seront connus qu'en 2005. Cette enquête, selon le ministre de tutelle, permettra de situer les responsabilités de chacun. Les retards dans les secours, l'absence de moyens efficaces d'alerte et le manque de moyens d'interventions dans pareille situation sont les quelques points qui ont suscité un débat houleux sur la gestion des catastrophes, sachant que notre pays a enregistré ces quatre dernières années plusieurs de catastrophes naturelles.