Vétuste, le parc logement de Annaba l'est dans une grande proportion. Quelque 19 % des habitations sont précaires ou détériorées. Ce chiffre est expressif quand on sait que la wilaya abrite plus d'un demi-million d'habitants dont la plupart se trouvent dans les zones rurales éparses et souvent enclavées. Et c'est ce qui explique, en grande partie, la très forte pression qui s'exerce sur les équipements et infrastructures des communes avec un impact sur la qualité de l'offre de services. La prolifération des baraques remonte à la période coloniale, et les sites témoins en sont l'ex-Bouhamra, l'ex-Sidi Salem ou encore Béni M'Haffeur. A l'Indépendance, la situation s'est aggravée avec les contraintes générées par l'exode rural et la croissance démographique, particulièrement suite à l'industrialisation tous azimuts de la région et la faiblesse de production de logements. Les différentes formules à l'actif des pouvoirs publics pour endiguer ce phénomène n'ont pas, pour autant, empêché l'éclosion de multiples nouveaux sites. Aujourd'hui, la situation n'est pas reluisante. Le milieu rural notamment en pâtit grandement. Près d'une centaine de sites est recensée à travers la wilaya. Il y a également l'habitat vétuste dans le tissu urbain qui se trouve dans une situation de dégradation avancée. Depuis 1997, un programme consistant a été engagé dans la perspective d'améliorer les conditions des familles occupant le tissu urbain précaire. Dans ce contexte, les logements sociaux ont servi à des opérations de recasement, et un programme de logements dits évolutifs a été destiné à la suppression des baraques. Il y a eu aussi le programme financé par la banque mondiale, destiné à l'éradication de trois sites de baraquement. Les anciennes constructions ont également fait l'objet d'opérations de réhabilitation, mais tout l'effort entrepris ne semble pas venir à bout du phénomène. La réalisation des différents programmes inscrits au titre du quinquennal, et notamment du programme rural, pourrait desserrer l'étau sur une wilaya qui affiche de grandes ambitions en matière de développement. Dans les zones rurales, les aides de l'Etat sont à mettre à contribution pour fixer les populations, d'autant plus que la possibilité de les regrouper sur de grands sites existe comme à Chétaïbi ou encore à El Bouni.