Le chanteur français Enrico Macias a annoncé hier qu'il ne se rendrait pas en Algérie, son pays natal, à l'occasion de la visite d'Etat du président Nicolas Sarkozy du 3 au 5 décembre, estimant qu'il n'était pas le bienvenu dans le pays. « Je ne me rendrai pas dans un pays où je ne serai pas le bienvenu », a déclaré, au quotidien Ech- Chourouk, le chanteur pied-noir (français d'Algérie) qui devait effectuer son premier retour depuis l'exode de 1962, après l'indépendance de l'Algérie. Le président « Sarkozy m'a conseillé de patienter », a-t-il ajouté, en réaffirmant qu'il « se rendrait un jour en Algérie quel qu'en soit le prix ». La nouvelle d'une éventuelle visite d'Enrico Macias en Algérie, où il devait notamment effectuer un pèlerinage à Constantine et sur plusieurs lieux de mémoire de son enfance, avait provoqué un tollé au sein d'une partie de la classe politique algérienne. Le Premier ministre, Abdelaziz Belkhadem, qui avait combattu le projet d'une première visite du chanteur en 2000, avait à nouveau exprimé publiquement ses réserves. « Je n'ai pas changé d'avis », a-t-il notamment dit, en soulignant cependant qu'il « n'avait pas le droit de choisir les invités qui vont accompagner le président français ». Enrico Macias avait indiqué qu'il souhaitait accompagner le président Sarkozy pour sa première visite d'Etat en Algérie depuis son élection en mai, mais que si « cela posait des problèmes », il était prêt à y renoncer. Selon un projet de programme officiel, le chef de l'Etat français pourrait se rendre à Constantine, ville natale du chanteur qui y a exercé comme instituteur avant de prendre le chemin de l'exode en juillet 1962. Interrogé sur ce point, l'Elysée s'est contentée d'indiquer que la venue du chanteur était effectivement évoquée, mais se heurtait à des réticences en Algérie.