Une série de tirs d'explosifs au niveau de la carrière d'agrégats d'Adrar Oufarnou dans la commune de Béjaïa a semé, dans la soirée de mardi dernier, la panique et provoqué la colère des habitants des villages d'Aït Timsyet. Les explosions en question, déclarent les membres de l'association Aït-Timsyet, sont survenues quelques heures seulement après les attentats d'Alger. Pis, l'intensité des tirs était telle que les détonations ont été entendues à des kilomètres à la ronde. Conséquences : tous les habitants des villages alentours se sont précipités avec effroi vers l'extérieur, appréhendant sans doute d'autres carnages que les télévisions satellitaires diffusent en continu depuis le matin. Devant l'affolement général, les adultes ont dû faire preuve de beaucoup de courage et de patience pour calmer et rassurer les enfants ainsi que les femmes et les vieilles personnes. Malgré le froid glacial, les familles n'ont regagné leurs demeures qu'à des heures tardives de la nuit. Pourtant, la direction de l'Algérienne des granulats (Algran), appartenant au groupe Enof, avait affirmé dans un courrier, adressé à l'association que « l'intensité des explosifs a été réduite par rapport aux années précédentes, et ce par l'amélioration de la technique des tirs électriques. » Plus encore, « l'unité a fait appel à un spécialiste des tirs en ce sens. » Mais les membres de l'association et son président Nadir Azzegagh ont déclaré que l'intensité des tirs n'a pas été réduite. Plus grave, « ils se sont arrangés pour que les tirs surviennent dans la soirée, aux alentours de 2 h. » Les membres de l'association n'excluent pas de recourir à des actions de rue, une exigence évidente des habitants des villages concernés pour se faire entendre par les autorités qui ont, selon eux, fait preuve, jusque-là, d'inertie.