Une étude est menée par Sonelgaz pour le raccordement à l'énergie électrique des bidonvilles. L'opération, relève Othmane Cherif, directeur régional de l'entreprise à Belouizdad, a été initiée par la wilaya d'Alger. Menée au pas de charge, l'alimentation en énergie électrique des habitations précaires « a du bon », insiste le directeur. « Il est préférable d'alimenter ces populations en électricité au lieu de les voir piquer sur le réseau habituel prévu pour un nombre déterminé de clients. Par cette action, nous éviterons tous les risques puisque les habitations souvent en tôle font que des courts-circuits sont souvent signalés sur le réseau », insiste M. Othmane, relevant que le système de protection est déclenché et que l'on se retrouve avec une qualité de service souvent détériorée. 580 branchements devaient être ainsi réalisés pour l'ensemble des sites de bidonvilles à Bachdjarah et Mégharia, considérés, relève-t-il, « comme prioritaires, en raison du nombre ». La prise en charge des autres sites situés à Bir Mourad Raïs, Belouizdad et les régions limitrophes viendra par la suite. « Le bidonville de Doudou Mokhtar à Hydra a été alimenté en énergie électrique il y a tout juste deux ans. 250 clients en bénéficient. 120 autres branchements seront réalisés au ravin de La Femme sauvage », indique M. Othmane, assurant que des demandes ont été formulées préalablement par ces clients, comme c'est le cas à Hydra et le bidonville de Bir Mourad Raïs. Conséquence directe de la prolifération des bidonvilles : le piratage dont raffolent les occupants et ses répercussions. « 12 à 14 % de l'énergie électrique, indique Othmane Cherif, sont perdus à cause de ces pratiques devenues courantes. » Des actions en justice ont été intentées contre les fraudeurs. 50 d'entre eux ont été présentés devant les juridictions compétentes durant 2007. Les créances de Sonelgaz pour la région de Belouizdad s'élèvent à 75 milliards de centimes. « La réglementation nous permet, explique le directeur, de couper l'énergie à tout client récalcitrant. On a procédé entre 50 et 100 coupures chaque jour, alors que ce nombre est de 20 pour les administrations et les entreprises. » La fraude, devenue, selon le directeur, « un sport national », est partout présente. Toutefois, une parade a été trouvée par l'entreprise : l'installation de compteurs électroniques au lieu de ceux utilisés actuellement, que l'on peut facilement détériorer. Pas moins de 600 devraient être installés chaque année.