En préférant les candidats du RCD, la commune de Collo vient de se draper d'un nouvel habit amorçant, de ce fait, un virage radical, tout en espérant une autre approche de la gestion du développement de cette ville, qui a tant perdu de son lustre d'antan. Le désormais nouveau P/APC de Collo, Djamel Ghemired, à sa prise de fonction, résume l'état des lieux en un seul mot, « catastrophique », et sur tous les plans. Certainement, nul ne peut le contredire, car la ville des préinsulaires s'est complètement transformée en un grand bourg, où les ordures envahissent les cités urbaines qui sont, elles-mêmes, devenues des pâturages, convoités par le bétail errant le jour et les chiens la nuit. Même le sanglier fait son apparition pour partager le festin constitué des restes de la ménagère. Poussière, routes défoncées, à peine carrossables, déversement des eaux usées et de celles de l'AEP, en plus du spectre, fortement présent, des cross-connexions, font craindre le pire à la population. Et si la ville de Collo reste épargnée par les MTH, c'est surtout parce que la grande majorité des habitants boude l'eau du robinet. Ce sont d'ailleurs les préoccupations majeures du maire de Collo, qui nous a accordé un long entretien pour nous expliquer « sa recette » à lui pour réussir là où ses prédécesseurs avaient promis, mais qui ont finalement failli. Il nous dira en substance : « Une action, qui doit s'inscrire dans la durée et non circonstancielle, devra être lancée dans l'immédiat pour débarrasser la ville de Collo de ces immondices et de la vadrouille du bétail ». Et d'ajouter : « Je ne permettrai pas que la vie urbaine soit ruralisée. J'informerai les éleveurs, je leur donnerai un délai avant de sévir d'une main de fer ». Le P/APC veut lancer ce qu'il a appelé « Les cités blanches », en s'inspirant de « Blanche Algérie », opérations de nettoyage des cités urbaines, « avec le concours des citoyens, dans la mesure où ce sont eux les premiers concernés par l'amélioration de leur cadre de vie », dira-t-il, qui semble animé d'une grande volonté pour changer le look de la cité de l'antique Chullu. Par ailleurs, il annoncera que des opérations de prise en charge de la rénovation des réseaux d'assainissement et d'AEP, en plus du revêtement des routes dans certaines cités, comme Béni Saïd, Habl El Oued, Mohamed Cheïkh et Hamid Chetti, ont été déjà inscrites en 2007, et le lancement des travaux dépend des procédures administratives. Un autre point, qui inquiète le nouveau maire, concerne l'exiguïté du siège de l'APC, lequel date de l'ère coloniale, et qui perturbe énormément la gestion des différents services. Le sous-encadrement de l'APC constaté, particulièrement au niveau de l'administration, le service technique et le contentieux sont également soulevés par celui-ci, qui ajoutera : « J'étais surpris de constater que la plupart des services sont gérés par des employés, recrutés dans le cadre du pré-emploi ou de l'emploi de jeunes, ce qui a généré une instabilité qui nuit à la bonne marche des services. Résultat : une situation de non-gestion à tous les niveaux. Et une municipalité qui n'a pas une administration forte est vouée à l'échec ». Il conclura ainsi : « Je ne suis pas de ceux qui font l'apologie de ce qui est mauvais, j'ai foi en l'avenir de cette ville et j'espère honorer la confiance que nous avons gagnée ». La commune de Collo accuse un grand retard de développement, manquant principalement d'équipements de travaux publics pour faire face aux aléas des intempéries. La nouvelle équipe de l'APC semble pleine de volonté pour remonter la pente. Alors attendons pour voir.