C'est en tant que source d'authenticité et précurseur de modernité que les diverses facettes du personnage, d'envergure universelle, de l'Emir Abdelkader sont traitées et étudiées, depuis hier et durant trois jours, lors d'un colloque international initié par la Fondation Emir Abdelkader, sous le haut patronage du président de la République. En plus de la présence du représentant de la Présidence de la République et du ministre des Affaires religieuses, des participants étrangers ont pris part à cette initiative. Il s'agit, entre autres, de chercheurs du CNRS et de professeurs. Notons que 14 intervenants devront traiter chacun un sujet ayant trait au thème général du colloque. L'université d'Oran Es Sénia a été choisie pour abriter la manifestation. L'avènement de l'Emir dans notre société a constitué une renaissance de la nation après un siècle d'hibernation et d'humiliations car il a su développer un sens aigu des valeurs universelles en opérant une puissante et originale synthèse des contradictions de son temps. Il sera alors l'un des rares symboles de liberté, de justice, de progrès, d'ouverture d'esprit et de spiritualité. Son projet était de type sultanal classique, mais il portait en lui les germes d'une ouverture sans précédent sur le monde qui avançait. Au bout de 17 années de luttes inégales, le chef et le stratège militaire et politique va devenir l'homme de culture et de progrès qui puise ses concepts dans l'immense réservoir culturel et mystique andalou et maghrébin et de ce qu'il a appris lors de son séjour forcé en France et au Moyen-Orient. Si bien que, plus d'un siècle après sa mort, son œuvre et ses écrits restent vivants, jusqu'à susciter l'idée d'un film à gros budget retraçant son épopée en cours d'étude. L'un des objectifs de ce colloque est d'inculquer à la jeunesse de notre pays les valeurs qui étaient les siennes et qui ont forcé ses pires ennemis à le respecter et le craindre, ce qui pourrait constituer les bases d'un futur projet de société pour l'Algérie.