35 années de métier, des têtes célèbres coiffées, d'autres qui remerciaient dans les années soixante, comme celle du Che, au temps de l'UNEA, un premier défilé avec Nassila en 1974 au tout nouveau hôtel El Aurassi puis, en 1975, l'ouverture d'un salon Phebel à Blida. C 'était la jeunesse tonitruante de Dalila Gueribi, une coiffeuse esthéticienne qui reçut des formations à Lyon, Paris et New York, qui a perdu sa mère aux USA en 2001. Elle fermera son salon parce que disait-elle : « Je me sentais étouffée à Blida et ça n'allait pas bien sur le plan santé ». Elle reviendra, au grand plaisir des dames en 2007, avec « Zin ouel B'ha », un nom propre à la beauté féminine et à la nature. Pas moins de 40 modèles d'ornements, — des açabates — crés, des coiffes à rendre jalouses et un prochain livre sur l'entretien du corps et de la beauté adressé à un public de jeunes et où dit-elle : « J'ai mis tout mon savoir au service de la gent féminine et toutes les familles de Blida me reconnaîtront à travers ces recettes. » Elle se rappellera avec une certaine nostalgie les jeunes mariées qui venaient de Blida, de Chlef et elle ajoute :« Elles arrivaient même de Djelfa et d'Oran et elles repartaient complètement métamorphosées. Il m'arrivait d'avoir, jusqu'à avoir quinze mariées par jour et elles ressortaient heureuses. » L' air désolé Mme Dalila reproche les maquillages à outrance pratiqués de nos jours. Elle remet au goût du jour l'épilation à la cire avec chlorophylle et citron, inculque de nouveau les bienfaits des plantes et des fruits pour la santé des cheveux. Partisane de la coiffure et du maquillage discrets, elle confie que la clientèle a changé : « Les clientes sont plus exigeantes et quelque peu radines alors que nous proposons des soins très recherchés, nous assurons le traitement contre la chute de cheveux. » Elle s'enhardit au fil de la discussion : « La société dans laquelle nous vivons aujourd'hui est un tourbillon : on ne peut plus être élégante ! » De l'avis de nombre de femmes, le salon de Gueribi était un lieu de rendez-vous de la high sociéty blidéenne et chacune reconnaît à la dame une élégance certaine. Que tout cela soit revenu, c'est un bon signe pour la ville phare de la Mitidja.