Tant que l'Algérie n'a pas éradiqué définitivement le terrorisme, les fusils de chasse déposés auprès des services de sécurité ne seront pas remis à leurs propriétaires. » C'est là la réponse donnée par Noureddine Yazid Zerhouni, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, au député du RCD, Ali Brahimi, jeudi dernier lors de la séance plénière consacrée aux questions orales. Ali Brahimi s'était inquiété du devenir de ces armes et du refus de l'Etat de les restituer à leurs détenteurs. Le représentant du gouvernement est ainsi revenu longuement sur le sujet en expliquant que cette précaution était d'autant plus impérative que pas moins de 5000 fusils de chasse ont été subtilisés par les criminels depuis le début de l'apparition du terrorisme. Il a précisé que la restitution de ces armes à leurs propriétaires est une disposition prématurée, car des indices fournis par le cours des événements indiquent que les propriétaires des armes restent la cible favorite des terroristes. Tout en soulignant le caractère préventif de cette mesure, le ministre a soutenu que la nécessité de son maintien est indiscutable et la décision de l'Etat en la matière reste irrévocable en attendant, a-t-il affirmé, la restitution, au moment opportun, de ces armes et ce, sur la base des décharges qui leur ont été délivrées par les services compétents. Le ministre n'a pas écarté, en outre, l'autre option arrêtée par le gouvernement et qui consiste en l'indemnisation des propriétaires de ces armes si cela s'avère plus judicieux. Sur un autre registre, le représentant du gouvernement a présenté ses excuses aux agents communaux pour le désagrément causé par le retard accusé dans le paiement de ses fonctionnaires. Un retard dépassant largement les six mois. En réponse à un député l'interrogeant sur le non-paiement de certains fonctionnaires de ces institutions, M. Zerhouni a indiqué que la réforme des finances locales constitue l'une des principales priorités de son département ministériel. « Les finances locales constituent l'une des préoccupations les plus importantes car les codes de la commune et de wilaya confèrent aux collectivités locales des missions aussi nombreuses que complexes et variées dans les domaines économique, social et culturel. » Pour conforter le député, le représentant de l'Exécutif a rappelé l'installation, en juillet 2007, d'un comité interministériel pour concrétiser la réforme en question dont l'objectif essentiel est d'aboutir à une « convenance entre les moyens et les missions dévolues aux collectivités locales ». Concernant les difficultés financières les plus difficiles rencontrées par certaines communes dans le règlement des salaires de leurs personnels, M. Zerhouni a précisé que cette situation découle de l'insuffisance des ressources et de la trésorerie de ces communes qui fonctionnent uniquement grâce aux subventions d'équilibre du fonds commun des collectivités locales accordées sur la base d'un contrôle exercé par les services de la wilaya et d'un réexamen par les services concernés du ministère de l'Intérieur. M. Zerhouni a rassuré que son ministère ne lésine sur aucun moyen ni effort visant l'amélioration des procédures pour que de telles situations ne puissent se renouveler à l'avenir.