En attendant l'aboutissement du projet du tramway, dont l'étude est finalisée, mais cependant nécessite encore des réaménagements à la demande du ministre du Transport, qui a exigé d'intégrer le centre-ville et El Bouni dans le tracé initial, les usagers du transport urbain continuent d'endurer un véritable calvaire : se déplacer d'un quartier à un autre ne relève assurément pas de la sinécure. Les opérateurs privés, qui ont investi le créneau à la faveur de l'ouverture du secteur, ne jouent pas le jeu et leur prestation, médiocre, ne répond pas aux exigences de la mission qu'est le service public. Certains ne respectent même pas les lignes qui leur sont affectées. Des résidents de la cité les Crêtes, qui se sont rapprochés de notre bureau, signalent qu'ils sont réduits à attendre un hypothétique démarrage pendant plus d'une heure, alors que théoriquement, c'est tous les quarts d'heure qu'un départ est programmé à partir de la station Souidani Boubjemaâ. Les bus, affectés pour desservir la ligne originelle, sont mis à contribution dans le transport des personnels des entreprises et des élèves des écoles privées. Et c'est au cours de ce laps de temps que les usagers, qui, sortant de l'école, qui, de leur lieu de travail, sont livrés à leur sort, d'autant plus que la ligne n'est pas dotée de taxis collectifs. En outre, les bus impartis, s'ils répondent quelque peu aux besoins, sont-ils, pour la plupart dans un piteux état, et les citoyens sont souvent contraints d'attendre, à chaque arrêt, que le convoyeur « fasse le plein ». Annaba est ainsi confrontée aux problèmes que génère le déficit en transport. Les stations, déjà existantes, sont exiguës et ne répondent pas aux normes d'hygiène. L'expérience de la reprise de l'activité du transport urbain par la régie communale, (quoique les bus injectés dans ce cadre demeurent insuffisants), est jugée concluante et ouvre de réelles perspectives en matière d'amélioration des prestations de service du secteur ; les usagers ont, du moins, constaté que le personnel de l'entreprise de transport de Annaba (ETA) ne fait pas fi, à l'instar de leurs collègues du secteur privé, des règles d'éthique qu'impose la profession de transporteur. Notons, par ailleurs, qu'en plus du projet du tramway, Annaba réceptionnera, (si les travaux continuent sur le même rythme), le téléphérique, à l'arrêt depuis une dizaine d'années. L'entreprise, en charge de sa rénovation et de la mise à niveau technologique de ses installations, s'est engagée, lors de la visite effectuée par le ministre des Transports, à livrer le projet au mois de juin prochain. Celui-ci améliorera certainement les choses en matière de prestation de service, en reliant le village touristique de Seraïdi à Annaba, chef-lieu de commune.