La question de la modernité a été, dimanche, au centre d'une conférence animée au CCF par Jacques-Olivier Bégot. L'invité, agrégé de philosophie et enseignant à l'école normale supérieure de la rue d'ULM, a été introduit par Jean-François Poirier, qui a d'emblée précisé les termes de l'intervention et du débat à propos de la question de savoir si le moderne est une période où une attitude. Le problème a intéressé beaucoup de philosophes, qui y ont répondu de manière diverse. Pour Bégot, la question a été beaucoup pensée, beaucoup d'ouvrages ont été édités, et tant de débats passionnés ont été consacrés à la question, selon Bégot qui, sans vouloir s'immiscer dans « laquerelle » a préféré reprendre les questions de Phillippe-Lacoue-Labarthe : Où en sommes-nous ? Où en étions nous ? Et surtout, comment, jusqu'où et dans quelle mesure on peut dissocier cette question de la modernité de la philosophie de l'Histoire ? Les historiens datent la période des temps modernes entre la fin du Moyen-âge, déterminée symboliquement avec la prise de Constantinople en 1453 jusqu'à la révolution française de 1789. Les plus connus parmi ceux qui ont pensé le moderne comme étant une période liée à la philosophie de l'Histoire, sont Kant, Hegel, Nietzsche et notre contemporain Jean-François Léotard, pour lesquels, c'était essentiellement une question d'esthétique. Par contre, Jacques Roncière pense que « les modernes y en a eu, y en aura toujours, mais y en a pas tout le temps ». Comme lui, Michel Foucault enseignait dans les années 1980 que la question du moderne et du post-moderne n'est plus actuelle, elle concerne la fin du XVIIe siècle. Une période marquée par la première querelle des Anciens et des Modernes, qui sera suivie par la deuxième querelle au début du XVIIIe siècle. Selon l'auteur de Les mots et les choses qui a occupé une position minoritaire, la modernité est une manière d'être qu'on peut qualifier de moderne, une manière de se situer. A la fin, le conférencier répondra aux questions de l'assistance, composée d'habitués du CCF et de quelques étudiants de l'institut de philosophie.