Les observateurs camerounais ont fait la fine bouche après le (large) succès 3-0 face au Soudan. Les confrères camerounais l'ont signifié au coach Otto Pfister en fin de match. Le vieux technicien allemand, il va sur ses 75 ans, a répondu du tac au tac à ses détracteurs, les accusant au passage de « poser de mauvaises questions » avant de déverser sa colère sur les organisateurs. Au passage, il souligne que le voyage Kumasi-Tamale s'est déroulé dans de « mauvaises conditions ». Un confrère camerounais qualifiera les propos d'Otto Pfister de « la poudre aux yeux pour masquer la faible prestation de la sélection ». Le capitaine Rigobert Song a emboîté le pas au coach pour souligner « c'est bien de faire le spectacle, de marquer des buts et de remporter le trophée. Il ne faut pas oublier d'où on vient. L'équipe a été rajeunie et il faut lui accorder du temps pour qu'elle puisse réaliser de grandes performances. Je préfère être à notre place, c'est-à-dire qualifié aux quarts de finale, qu'à celle du Mali, par exemple, qui a fourni deux belles prestations contre le Nigeria et la Côte d'Ivoire, mais aujourd'hui rentre à la maison ». Cet argument n'a pas convaincu les journalistes camerounais qui sont revenus à la charge. « Battre le Soudan sur des erreurs défensives de l'adversaire est loin d'être une grande performance », lance un confrère du Yaoundé en direction du sélectionneur. Après un temps d'hésitation, celui qui était le sélectionneur du Togo lors de la coupe du monde en Allemagne s'insurge : « Vous pensez qu'il est facile de battre le Soudan ? Dois-je vous rappeler que cette équipe a développé un bon football et qu'elle mérite tout le respect ? » Habile hâbleur, il enfourche un autre cheval : « Vous devez être contents de la performance de Samuel Eto'o, meilleur buteur de la coupe d'Afrique toutes compétitions confondues. » Cette déclaration a soulevé l'hilarité des Camerounais. Ils en n'ont que faire des buts de l'attaquant de Barcelone. Si le Cameroun joue mal et ne remporte pas la CAN 2008, souffle un Camerounais, au moindre faux pas Otto Pfister fera ses bagages. Ses relations très tendues avec les journalistes jouent en sa défaveur même si, pour l'instant, les joueurs semblent être rangés derrière lui. Il joue au trapéziste sans filet de sécurité.