Le Programme de proximité de développement rural intégré (PPDRI) destiné aux populations paysannes pour améliorer leurs conditions de vie à travers des projets d'investissement exploitant les ressources naturelles et patrimoniales ne s'est pas encore concrétisé au niveau des quatre communes de la daïra d'Akbou. Aucune initiative, fut-elle collective ou individuelle, n'a abouti à ce jour. Insuffisance de sensibilisation des populations concernées, complexité des démarches à entreprendre ou laxisme des pouvoirs publics ? Contrairement aux aides de l'Etat au logement en milieu rural qui a enregistré une franche adhésion des paysans, le PPDRI n'a pas suscité l'engouement escompté. Seuls les plus avertis des villageois ont réussi à remettre leurs idées de projets à la cellule d'animation de daïra qui, après examen de leur faisabilité et cohérence, en a retenu huit pour un montage financier global estimé à 266 millions de dinars. Les communes de Tamokra et Chellata ont vu confirmer respectivement trois de leurs demandes alors que celles d'Akbou et d'Ighram n'en ont eu droit qu'à une seule de retenue chacune. Les actions projetées, tant économiques que de consolidation, concernent tous les secteurs d'activité. Elles vont de l'ouverture d'une piste agricole à la restauration d'une zaouïa en passant par l'acquisition de ruches, le captage d'une source, l'assainissement d'un quartier ou la fourniture et pose d'un transformateur électrique. Mais l'approche méthodologique pour la mise en œuvre du PPDRI, apprend-on auprès d'un initié, constitue un dédale administratif dans lequel les dossiers ont plus de risques de s'égarer que de chances d'aboutir. Les porteurs de projet, dont les dossiers ont été retenus par la cellule d'animation de la daïra d'Akbou, sont en réalité loin de voir le bout du tunnel. Le comité technique de la wilaya de Béjaïa examinera à son tour l'éligibilité de ces dossiers aux plans technique et financier, émettra son avis avant de les transmettre au wali pour approbation. « Cette approbation engagera l'ensemble des financements sur les différents fonds publics mobilisés et les structures gestionnaires concernées, ainsi que les ressources des PSD et PCD, conformément au plan de financement arrêté », lit-on sur le document de référence du ministre délégué chargé du Développement rural. Chaque porteur de projet sera alors destinataire d'une lettre de financement valant ordre de virement des fonds concernés, clé de voûte sine qua non pour souscrire aux crédits prévus et engager les travaux. « Si on arrive à lancer ces projets, cela va faire des émules et les gens vont adhérer. La population d'une commune aussi déshéritée que celle de Tamokra, qui se taillera la part du lion avec l'injection de 140 millions de dinars, se verra sans nul doute soulagée », nous dira Amarni A/Madjid, subdivisionnaire de l'agriculture d'Akbou.