La commune de Draâ El Mizan est toujours sans exécutif communal, et cela dure depuis presque deux mois. Et pour cause, les onze élus, issus des élections locales du 29 novembre dernier, ne sont pas arrivés à former leur assemblée. Faute d'une majorité absolue qu'aucun des quatre partis en lice, à savoir le RCD, le FFS, le FLN et le PT, n'a pu avoir. Ainsi, les résultats, qui ont donné le parti du FFS vainqueur, avec l'obtention de cinq des onze sièges que compte cette commune, mais pas majoritaire, ont compliqué davantage la situation. Ces antagonistes ont obtenu 6 sièges chacun, ce qui les a poussés à constituer une coalition dans le but de renforcer leur position. Dans des déclarations affichées un peu partout dans la ville à l'intention des citoyens, les responsables se rejettent la balle. En effet, pour le parti disposant d'une majorité relative, il fait appel aux autres élus afin de venir à bout de cette situation, tout en qualifiant la proposition de la « coalition » exigeant les trois vice-présidences d'« inacceptable à tous points de vue », estime le P/APC de Draâ El Mizan M. Didouche, qui déclare en sus : « Nous sommes majoritaires. Nous ne voulons en aucun cas être jugés pour un travail fait par les autres, nous assumerons seuls nos engagements ! » Par ailleurs, les responsables de ladite coalition, formée au lendemain du scrutin, se disent prêts à l'installation de l'exécutif communal, mais il leur faudrait les trois vice-présidences. Ce qui, selon leur déclaration, garantira le travail collégial au sein de l'assemblée communale. « Pourquoi les élus du FFS ne veulent pas accepter notre proposition, sachant que nous sommes tous des élus, des fils de la commune et nous œuvrons au développement de celle-ci ? », s'interroge Rabah Hassani, élu sur la liste du PT qui impute la responsabilité de ce marasme aux élus du FFS. « Ce sont eux qui seront responsables si on arrive au blocage de l'APC », tonne notre interlocuteur, en insinuant que les résultats obtenus par le parti majoritaire, en l'occurrence le FFS, ne sont pas réels. Cependant, la situation tend vers une impasse, étant donné que les parties en question campent sur leurs positions. Du côté des citoyens, c'est le désarroi total. « On les a écoutés durant vingt jours et on a choisi nos élus ; maintenant, c'est à eux d'assumer leurs propres engagements », se contente de dire un fonctionnaire de l'éducation. « Pour nous, en tant que citoyens, si l'APC est bloquée à cause des racontars des uns et des autres, il n'y a que les onze élus pour lesquels on a voté qui seront responsables. Et l'histoire retiendra leur mépris envers la population », déclare un groupe de jeunes, attablés dans un café.